Psychomotricité : étude exploratoire des impacts d'une séance psychomotrice Aucouturier sur la variabilité cardiaque et sur les capacités attentionnelles chez des garçons de première année du primaire

Résumé 0

Le stress infantile et le manque d’activités physiques ont plusieurs répercussions physiologiques, émotionnelles et cognitives sur le développement des enfants. Dans les dernières années, plusieurs programmes se sont développés dans le but de diminuer les impacts négatifs reliés au stress et de faire bouger davantage les enfants. L’un de ses programmes est la Pratique Psychomotrice Aucouturier (PPA). Depuis 1992, elle a été instaurée graduellement dans la Commission Scolaire du Lac-Saint-Jean, mais aucune étude scientifique n’a démontré son impact sur le stress jusqu’à aujourd’hui. La technique Aucouturier est reconnue pour favoriser le développement moteur, langagier, affectif, relationnel et psychologique de l’enfant. De plus, la répétition des jeux proposée dans l’approche psychomotrice permettrait à l’enfant de se libérer de son anxiété. Libéré d’une partie de son anxiété, l’enfant devrait donc être davantage en mesure de se concentrer et ainsi, l’attention soutenue de l’enfant devrait en être améliorée. La présente étude s’intéresse donc aux impacts de la séance psychomotrice Aucouturier sur le stress, mais également sur les capacités attentionnelles. Cette étude exploratoire à devis quasi expérimental a donc pour objectif d’observer l’effet qu’a une séance de psychomotricité Aucouturier sur le stress ainsi que sur les capacités attentionnelles des enfants y participant. Les hypothèses en lien avec les impacts de la séance psychomotrice sont que les participants devraient être moins stressés suite à la séance et donc, présenter une normalisation des paramètres de la variabilité de leur rythme cardiaque. Ils devraient aussi obtenir un meilleur score d’attention soutenue et démontrer moins de signes d’impulsivité. L’effet de la passation du test d’attention soutenue sur la VRC a également été vérifié afin d’explorer l’effet stressant que peut avoir cet outil sur les participants. Douze participants de sexe masculin, âgés entre 6 ans et 2 mois et 6 ans et 10 mois et provenant d’un milieu socioéconomique considéré comme étant défavorisé, ont été rencontrés en milieu scolaire lors de quatre rencontres correspondant à quatre conditions expérimentales différentes. Chacune de ses rencontres était divisée en trois temps de mesure soit avant, pendant et après la séance de psychomotricité où la variabilité du rythme cardiaque était enregistrée en continu à l’aide de cardiofréquencemètre. Contrairement à ce qui était attendu, l’analyse des données recueillies n’a pas permis de mettre en évidence une différence significative entre les paramètres de la VRC avant et après la participation à la séance de psychomotricité Aucouturier. Toutefois, sur le plan attentionnel, une différence significative est mise en lumière au niveau du nombre de commissions (T : 3,204, p : 0,014) et du temps de réaction (df : 17,149, p : 0,043) lorsque l’on compare les données pré et post séance. Ces résultats démontrent donc que la pratique de la séance psychomotrice Aucouturier diminue l’impulsivité des jeunes qui y participe ou les aide à avoir un meilleur autocontrôle. Concernant la dernière hypothèse relative à l’effet stressant que pourrait avoir la réalisation d’un test d’évaluation en neuropsychologie, nos résultats ne démontrent pas de différence au niveau des paramètres de la VRC lors de la réalisation du test d’évaluation de l’attention soutenue (CPT-II). Bien entendu, il serait pertinent de reproduire l’étude avec un plus grand nombre de participants afin d’augmenter la taille d’effet, mais aussi d’obtenir une plus grande hétérogénéité chez les participants.