2017
Cairn
István Cseppentö, « Le Barbare empaillé, métaphore de la communication entre Est et Ouest », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.4938uu
L’article propose l’analyse d’un roman contemporain hongrois, Le Barbare empaillé (de Gergely Péterfy), afin d’illustrer comment la littérature peut aider à comprendre les causes profondes des malaises actuels des sociétés de l’Europe médiane. À travers deux destins parallèles de la fin du xviiie et du début du xixe siècle, le roman présente un réquisitoire contre le racisme, l’obscurantisme, l’esprit grégaire et le refus des valeurs occidentales, attitudes qui, encore de nos jours, rendent difficile, empêchent même parfois, la communication avec l’Europe de l’Ouest. La fin tragique d’Angelo Soliman – un Africain dont le corps, après sa mort, fut exposé au Musée d’histoire naturelle de Vienne –, ainsi que le drame de son ami, l’intellectuel réformiste hongrois Ferenc Kazinczy – victime à la fois du mépris des Viennois et de l’incompréhension de son peuple – dénoncent le même mécanisme primitif de la culpabilisation, ainsi que l’ignorance qui l’engendre. L’article souhaite mettre en évidence les références directes à la réalité actuelle hongroise, souvent perçue comme porteuse de haines séculaires, freinant le processus d’une réelle intégration morale à l’Europe.