L'image homérique de la cité troyenne et les premiers témoignages de sa transmission

Résumé Fr

La contribution se divisera en deux parties : la première se concentre sur l'image que le texte homérique donne de la cité de Troie ; la seconde discute trois exemples d'interprétation du contenu topographique transmis dans l'Iliade. Dans la première partie sera proposée une lecture géographique de l'Iliade lors de laquelle nous mettrons en évidence quelques éléments saillants qui caractérisent l'image de la Troie homérique. Il s'agira surtout de la comparer, mais aussi de l'opposer, au camp des Achéens qui se révélera être, avec ses tentes et sa palissade, la contrepartie plus instable de Troie, ceinte, elle, de sa muraille divine et remplie de palais et de temples. Le mouvement des combats racontés dans l'Iliade se fait entre les deux endroits et chacun des deux vient à représenter et caractériser ses habitants. Dans la deuxième partie, nous présenterons des exemples de lecteurs antiques qui ont abordé le texte homérique à la recherche de renseignements topographiques relatifs à l'espace impliqué dans le récit homérique. Nous commencerons avec Hellanicos, l'un des premiers témoignages conservés de cette approche, puis nous évoquerons un exemple d'un érudit hellénistique, à savoir Démétrios de Scepsis (2e siècle av.J.-C.) et enfin un auteur du 2e siècle apr. J.-C, Dion Chrysostome qui donne dans l'argumentation développée dans le 11e discours, le Discours troyen, beaucoup plus de poids au paysage de la Troade réelle qu'à l'espace littéraire évoqué dans l'Iliade. Dans l'aperçu que la contribution fournira, nous cherchons à mettre en évidence les toutes premières étapes de la création et de la transmission de l'image de la cité des Troyens qui deviendra par la suite la cité emblématique dont ce recueil témoigne.