27 janvier 2020
Albane Buriel et al., « Enjeux de la reconstruction après la guerre : le rôle de l’animation socioculturelle auprès d’enfants en Irak et en Syrie », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.49cyai
Les conflits et instabilités politiques prolongés en Irak et en Syrie particulièrement ceux liés à la conquête des territoires et à l’influence du groupe État islamique (ÉI) ont fortement déstabilisé les identités socioculturelles des jeunes alors souvent mises en tension. Entre 2014 et 2017, l’ÉI a pris le pouvoir sur une large partie du territoire irakien (Hussein et al., 2019). La culture de la violence de l’ÉI se caractérise par la doctrine radicale spécifique incluant le salafisme et le jihadisme, par l’horreur des combats et de la banalisation de la violence extrême (Ashraf Raja, 2019 ; Checkel, 2017 ; Juergensmeyer, 2018).Les enjeux liés à la reconstruction, aux perspectives de paix sont primordiaux pour comprendre ce qui anime le sens collectif et le devenir de ces jeunes (Buriel, 2019 ; Khosrokhavar, 2014). Un certain nombre de programmes impulsés par des organisations internationales telles que l’UNESCO (Isakhan et Meskell, 2019) donnent à voir une typologie de pratiques et d’objectifs contrastée. Ils sont conduits dans le but de favoriser la compréhension mutuelle, le bienêtre psychosocial, les compétences socioémotionnelles, la cohésion sociale, la paix ou encore la résolution des conflits (Khalaf, 2019) mais aussi de prévenir l’extrémisme violent ou de favoriser la déradicalisation. Les éducateurs et les programmes qu’ils conduisent ont un rôle important à jouer dans la lutte contre ces violences. L’ensemble des acteurs s’accorde à dire que l’animation socioculturelle est primordiale pour dépasser les stigmates de la guerre en Irak alors même qu’à notre connaissance, il n’existe pas de littérature spécifique sur les enjeux socioculturels tels que se les représentent les animateurs travaillant auprès d’enfants en ces contextes (Boateng, 2017 ; Burde et al., 2015).Grâce à de multiples expériences de terrain en tant que formatrice en animation socioculturelle et approches artistiques auprès d’animateurs en Irak et en Syrie, une ethnographie réalisée dans un camp de déplacés au Kurdistan irakien auprès d’animateurs (Buriel, 2017) et une métasynthèse sur les initiatives artistiques en situations d’urgence humanitaires, nous donnerons à voir un état des lieux des pratiques en cours conduisant aujourd’hui un champ de recherche en émergence pour l’éducation en situations d’urgence(Mundy et Dryden-Peterson, 2015).