Jean Calvin et Genève. Loi évangélique et discipline civique. La censure de l'équité au service du bien commun

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2022

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Guerric Meylan, « Jean Calvin et Genève. Loi évangélique et discipline civique. La censure de l'équité au service du bien commun », HAL-SHS : droit et gestion, ID : 10670/1.49pfan


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Iohanes Calvinus, né Jean Cauvin en 1509 à Noyon, vint à la connaissance de l’Europe grâce à l’Institution de la Religion chrétienne. Il s’est distingué ensuite sur l’échiquier politique dans sa correspondance avec les puissants, trouvant l’occasion tantôt d’exercer son influence, tantôt de s’attirer les faveurs des gouvernants. La duchesse de Ferrare, les rois de France et de Navarre, le Lord Protecteur Edward Seymour en Angleterre, tous sont devenus épistolairement familiers de l’intransigeance du maître picard. À Genève, Jean Calvin ne fut pas seulement théologien et humaniste. Il nourrit également une expérience institutionnelle à la demande des autorités de la ville. Il lui fallut y organiser la Réforme pour que tous pussent vivre selon la « sainte loi évangélique et parole de Dieu ». Ses Ordonnances ecclésiastiques bien que méconnues, furent, à ce titre, aussi importantes au moins que l’Institution. Elles permirent d’instaurer dans Genève une éthique de la responsabilité, de constitutionnaliser l’exigence en l’imposant aux patriciens comme aux plus modestes des résidents de la Cité du Léman.Vivre selon la sainte loi évangélique et parole de Dieu nécessite d’ordonner le bien public. La Cité patricienne de Genève, récemment réformée pour plaire à Leurs Excellences de Berne, en fait l’expérience à l’été 1536. Rapidement, Jean Calvin, glisse pourtant du statut d’homme providentiel à celui de perturbateur des équilibres républicains. Après l’exil, à cause aussi des dissensions au sein de l’élite, on s’entend finalement pour concevoir un modus vivendi. Il s’agira de dûment entretenir l’Église chrétienne, d’instruire fidèlement la jeunesse ou d’ordonnancer l’hôpital pour la sustentation des pauvres. Mais par-dessus tout, pasteurs et syndics choisissent « certaine regle et maniere de vivre par laquelle chascun estat entende le devoir de son office ». Jean Calvin, théologien et humaniste, doit être ainsi compris comme l’artisan d’une discipline civique fondatrice. Au-delà d’une ecclésiologie déjà largement explorée, il importe, par le présent article, de tenter une autre approche du maître picard, car Jean Calvin sut organiser pour Genève, sans inféodation, une approche pragmatique des relations de l’Église et de l’État. Il fut le chantre d’un bien commun nouveau, synonyme de rigueur universelle, et devint ainsi l’un des pères institutionnels de la responsabilité politique moderne.

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