L’avènement du portrait littéraire au milieu du XVIIesiècle, de George et Madeleine de Scudéry à la Grande Mademoiselle

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2023

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Nathalie Grande, « L’avènement du portrait littéraire au milieu du XVIIesiècle, de George et Madeleine de Scudéry à la Grande Mademoiselle », HAL-SHS : études de genres, ID : 10670/1.49r9fh


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C’est à Madeleine de Scudéry et à ses portraits insérés dans ses romans que revient sans doute le privilège d’avoir renouvelé la mode du portrait littéraire au milieu du XVIIe siècle. Les portraits scudériens, qui se multiplient au fil de Clélie, histoire romaine (1654-1660), présentent la particularité d’une orientation systématiquement méliorative et individualisée, loin des « portraits chargés » satiriques que mettra en œuvre La Bruyère. Cette tendance peut être lue à la fois comme le signe de son choix d’une écriture galante, mais aussi comme la trace d’une influence du portrait peint. En effet, Madeleine de Scudéry a longtemps vécu auprès de son frère Georges, amateur d’art et collectionneur de portraits, auteur d’un Cabinet de Monsieur de Scudéry (1646) qui se présente principalement comme une galerie de portraits.Pourtant, c’est au recueil des Divers Portraits, publiés en 1659 à Caen sous le patronage de la Grande Mademoiselle, que revient le privilège de manifester la métamorphose (provisoire) du portrait en genre littéraire autonome. Si les Divers Portraits ne sont pas à l’origine de cette mode, contrairement à ce que leur appareil paratextuel affirme, ils témoignent cependant de son paroxysme, puisque susceptible de remplir un ouvrage entier, et de l’engouement dont a bénéficié le genre du portrait dans les milieux aristocratiques. Édités sous la responsabilité conjointe de l’érudit Huet et de l’écrivain Segrais, les Divers Portraits portent également l’ambition d’une princesse désireuse de voir ses hauts faits passés à la postérité. L’ouvrage, imprimé in-quarto et tiré à 30 exemplaires seulement, n’est en effet pas pensé comme un ouvrage commercial mais comme un livre d’apparat, destiné à être offert à la petite élite privilégiée qui bénéficiait de l’amitié de Mademoiselle. Du frontispice où la Renommée trompette la gloire de Mademoiselle à la page de titre mettant en avant le blason des Orléans, le livre est conçu pour célébrer et pour garder, par la vertu de l’impression de librairie, une trace des activités artistiques de la cour de la duchesse de Montpensier.

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