2006
Cairn
Tristan Dagron, « La doctrine des qualités occultes dans le De incantationibus de Pomponazzi », Revue de métaphysique et de morale, ID : 10670/1.4a3a7b...
Lorsqu’il invoque les « qualités occultes » pour rendre compte des effets insolites de la nature, les prétendus « miracles », Pomponazzi intervient dans un débat déjà ancien relatif aux « formes spécifiques » d’Avicenne. Contre l’interprétation de Thomas qui subordonne les effets naturels à la détermination de l’essence et de la forme substantielle, Pomponazzi se rapporte à Pietro d’Abano dont il radicalise les conclusions en dissociant les propriétés spécifiques de la considération de l’essence, et donne alors un sens fort à la thèse d’une « causalité équivoque de la matière ». Sans pourtant aller jusqu’à remettre en question la définition aristotélicienne de l’ousia, Pomponazzi ouvre la voie à une interprétation matérialiste de la forme physique.