2010
Cairn
Thierry Barboni, « Dos à dos : l'impossible coopération entre le parti socialiste et son groupe à l'Assemblée nationale », Parlement[s], Revue d'histoire politique, ID : 10670/1.4a7498
Le siège du PS et le groupe socialiste à l’Assemblée nationale auraient dû coopérer étroitement. Tout les y incitait : la valorisation du modèle du parti de masse dans la culture partisane socialiste, la présence de nombreux parlementaires à la tête du parti et jusqu’à leur localisation géographique puisque Solférino et l’Assemblée ne sont distants que de quelques centaines de mètres. Pourtant, ils se sont vite « tournés le dos » l’un l’autre, rendant aujourd’hui encore toute coopération réelle entre eux difficile. Le groupe est apparu comme une instance technicienne et Solférino comme une instance « politicienne ». La primauté donnée à l’élection dans le parti a favorisé les parlementaires et par là, fait du groupe le lieu de résolution politique des questions que le parti aurait dû trancher. Ce n’est donc pas un hasard si Solférino a été marginalisé au profit du groupe. C’est au contraire la conséquence pratique d’une évolution que le parti n’a jamais officiellement admise.