Spectres marxistes du féodalisme : le passé d’une interprétation ? - 2ème partie

Résumé Fr En

La place du marxisme dans l’historiographie française du xxe siècle et particulièrement dans la médiévistique est assez tenue voire refoulée. Cette étude décrit les différentes formes de pénétration, de dialogue, d’usage ainsi que de refus et d’opposition vis à avis du marxisme de la part des médiévistes français. Ce panorama permet de saisir la singularité d’un moment marxiste particulier qui s’articule autour de la notion de féodalisme à partir de 1963 notamment autour du Centre d’Étude et de Recherche Marxiste. Le travail historique autour de cette notion marxiste est continué par la Société d’Étude du Féodalisme à partir de 1976, notamment par Guy Bois, Alain Guerreau, Jean-Claude Schmitt et Daniel Tollet et déploie de multiples aspects intellectuels, ouvrant à d’importants tournants scientifiques. Cette aventure marxiste marginale dans la médiévistique française se clôt de manière assez abrupte, pour sombrer ensuite dans l’oubli dès la seconde partie des années 1980.

The place of Marxism in French historiography of the 20th century, and particularly in medievalism, is tenuous and repressed. This study describes the different forms of penetration, dialogue, uses as well as refusal and opposition to Marxism by French medievalists. This panorama allows us to grasp the singularity of a particular Marxist moment which revolves around the notion of feudalism from 1963, particularly around the Center for Marxist Study and Research. The historical work around this Marxist notion was continued by the Society for Study of Feudalism from 1976, in particular by Guy Bois, Alain Guerreau, Jean-Claude Schmitt and Daniel Tollet and deployed multiple intellectual aspects, opening up to important scientific turning points. This marginal Marxist adventure in French medievalism ended quite abruptly, to sink into oblivion in the second half of the 1980s.