8 décembre 2018
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Jonathan Devogelaere, « Les couleurs du mobilier d’apparat en bronze dans le monde gréco-romain, du IIe siècle avant notre ère au IIe siècle de notre ère : de la caractérisation technique aux valeurs symboliques », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.4b52j7
Ma thèse a pour objet l’étude des couleurs du mobilier d’apparat en bronze dans le monde gréco-romain, produit entre le IIe siècle avant notre ère et le IIe siècle de notre ère en Méditerranée. Elle place au cœur de sa démarche historique la caractérisation des couleurs, leur analyse technique et l’étude de leurs valeurs symboliques, associées à des contextes de production et de réception précis.Redonner en effet aux couleurs toute leur place dans l’ameublement de luxe en bronze, en conduire l’étude typologique, iconographique et technique, les replacer dans leur contexte de réception permet de comprendre non seulement l’impact visuel recherché par le maître de maison, mais aussi et surtout leurs valeurs spécifiques dans l’élaboration du discours de l’élite gréco-romaine à destination de ses semblables et des autres classes de la société. Pour identifier et comprendre ces grammaires décoratives polychromes, mon étude repose sur la mise en place d’une démarche interdisciplinaire combinant des méthodologies archéologiques, archéométriques et sociologiques. Cela implique l’examen optique, photographique et microscopique du mobilier, mais aussi l’exploitation de données archéométriques, la mise en œuvre d’expérimentations archéologiques, la consultation des sources littéraires et épigraphiques antiques grecques et latines et l’emploi de concepts liés au social.Cinq cent trente-huit pièces de mobilier en bronze à décors polychromes sont ainsi recensées et réparties dans diverses catégories : lit de table, marchepied, table, trépied à couronnement amovible, coffre, armoire, candélabre, porte-lampe, lampe et encensoir. Ces multiples données sont par ailleurs réunies et mises en relation grâce à la création et l’utilisation d’une base de données relationnelle nommée « Iris ».La convergence de ces méthodes et de ces angles d’attaque du matériel étudié vise à un seul but : apprécier la valeur des couleurs et des autres traitements de surface de ces objets de luxe d’inspiration grecque dans le processus général d’acculturation des populations et provinces romaines au modèle gréco-romain, un modèle défini par Paul Veyne comme propre à un Empire où « la culture y était hellénique et le pouvoir était romain » (Paul Veyne, L’Empire gréco-romain, Seuil, Paris, 2005, p. 11).