From the Cannibal Eagle to the Trading Egret (and Back Again) : amazonian Dynamics of Power between Forest and Market De l'aigle cannibale à l'aigrette commerçante (et vice versa) : dynamiques amazoniennes du pouvoir entre forêt et marché En Fr

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11 juin 2024

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Eliran Arazi, « De l'aigle cannibale à l'aigrette commerçante (et vice versa) : dynamiques amazoniennes du pouvoir entre forêt et marché », Theses.fr, ID : 10670/1.4bb1e6...


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Cette thèse porte sur les conceptions et dynamiques du pouvoir parmi les Andoque de l’Amazonie colombienne, interrogeant comment celles-ci sont façonnées et se manifestent au sein de la population autochtone, avec les entités non humaines, et avec les agents non-autochtones. En nous fondant sur la littérature portant sur la continuité entre les relations humaines et non humaines dans l’animisme et sur la familiarisation et la maîtrise en tant que modes asymétriques de socialité en Amazonie, nous définissons le pouvoir dans un cadre d’échange et l’étudions au-delà du domaine du leadership et de l’arène politique. Nous démontrons que le pouvoir se manifeste dans la capacité des agents humains et non humains à transformer des relations symétriques d’échanges de corps, de principes vitaux, de biens matériels et d’actions en relations asymétriques qui profitent à leurs efforts pour produire des personnes, tout en contrebalançant les déséquilibres adverses. Le pouvoir provient de et facilite la transformation de parents affins potentiellement dangereux en parents consanguins plus bienveillants, et se manifeste dans la capacité de refuser ou de suspendre l’échange et de participer à la transaction en tant qu’agent, plutôt qu’objet échangé. Couvrant les domaines de la politique, de l’économie, de la parenté, du mythe et du rituel, notre analyse peut être distillée à des échanges au sein de trois domaines conceptuels : ontologique, de parenté et spatial. Dans le domaine ontologique, les échanges sont enracinés dans le principe animiste d’une intériorité partagée entre des êtres aux formes corporelles distinctes. Cette intériorité conduit à une substitution réciproque par défaut de personnes d’un type pour celles d’un autre. En revanche, les individus capables se livrent à des manipulations ontologiques pour créer une asymétrie avec les non-humains en imposant un échange hétérosubstitutif, dans lequel ils compensent le gibier avec des substances végétales, ou en exploitant l’homosubstitution dans les assauts de sorcellerie, transformant les victimes humaines en proie. La manipulation ontologique est étroitement liée à l’agentivité graduée, qui devient apparente dans les pratiques et les imageries de parenté. Dans ce contexte, malgré les principes de parenté cognatique des Andoque, leurs fortes identités claniques favorisent les tentatives d’asymétrie dans les relations entre les clans. La descendance agnatique est associée à une plus grande agentivité en comparaison avec les parents non agnatiques, les non-parents et les non-humains. Chez les humains, une agentivité diminuée ressemble à des états de domination, tandis que chez les non-humains, elle peut être parallèle, mais ne pas équivaloir à l’objectification du naturalisme. Enfin, le pouvoir est ancré dans les perceptions spatiales. Les Andoque se considèrent comme les habitants du centre d’un monde orienté sur le cours du fleuve, résultant dans la division de l’espace environnant en amont et en aval. En utilisant des procédures de familiarisation et d’englobement, ceux qui vivent au centre s’appuient sur des forces et des éléments associés à la source du fleuve pour leur survie et leur prospérité parmi les centres humains et non humains rivaux. L’englobement caractérise également la relation du centre avec l’embouchure – un domaine affinal représentant les personnes non-autochtones. Ce cadre spatial encapsule des trajectoires historiques où les échanges asymétriques entre les Andoque et les agents non-autochtones redéfinissent les dynamiques de pouvoir entre les premiers et les êtres non humains. Notre recherche fait progresser les études sur le continuum relationnel humain-non humain en Amazonie, établissant le pouvoir à la fois comme le résultat et l’instrument pour un enchaînement de relations symétriques et principalement asymétriques, et démontrant l’entrelacement des dynamiques de pouvoir entre les humains et les non-humains et celles entre les autochtones et non-autochtones.

This dissertation investigates the shaping and manifestation of power notions and dynamics among the Andoque of Northwest Amazonia, Colombia, through three types of entanglements: within the Indigenous population, with nonhuman entities in the Andoque territory, and with non-Indigenous agents. Building on literature on the continuity between human and nonhuman relations in animism and on familiarization and mastery as asymmetrical relational frameworks in Amazonia, I explore power beyond the realm of leadership and the public political arena, and define it within a context-transcending framework of exchange. I demonstrate that power is manifested in the capacity of both human and nonhuman agents to transform their relationships from symmetrical exchanges of bodies, vital principles, material goods, and action into asymmetrical ones that benefit their efforts to produce persons, while countering adversarial imbalances. Power stems from and facilitates the conversion of potentially harmful affinal relatives into safer, more benevolent consanguineal kin, and manifests in the capacity to refuse or suspend exchange and to participate in the transaction as its agent, rather than the transacted object. Spanning the fields of politics, economy, kinship, myth and ritual, my analysis can be narrowed into exchanges within three conceptual domains: ontological, kinship, and spatial. In the ontological domain, exchanges are rooted in the animist principle of shared interiority among beings with distinct bodily forms. This shared interiority leads to a default reciprocal homosubstitution of persons of one kind for those of another. Meanwhile, capable individuals engage in ontological manipulations to create asymmetry with nonhumans by enforcing heterosubstitutive exchange, in which they compensate for game with vegetal substances, or exploiting homosubstitution in sorcery assaults, transforming human victims into prey. Ontological manipulation is closely related to graded agency, which becomes apparent in kinship practices and imagery. Here, despite the Andoque’s cognatic kinship principles, their strong clan identities foster attempts at asymmetry in inter-clan relations. Agnatic descent is associated with higher agency over non-agnatic kin, non-kin, and nonhumans. In humans, diminished agency resembles states of domination, while in nonhumans, it can parallel—but does not equate to—the objectification seen in naturalism. Finally, power is anchored in spatial perceptions. The Andoque consider themselves as living at the center of a world axed upon the river’s course, resulting in the division of surrounding space into upriver and downriver. Using procedures of familiarization, appropriation, and encompassment, those living at the center draw upon forces, elements, and mythical figures associated with the river source for their survival and prosperity amid rival human and nonhuman centers. A similar pursuit of encompassment characterizes the center’s relationship with the river mouth—an affinal realm representing non-Indigenous people. This spatial framework encapsulates historical trajectories where asymmetrical exchanges between the Andoque and non-Indigenous agents redefine power dynamics between the former and nonhuman beings.My research pushes forward the research into the human-nonhuman relational continuum in Amazonia, establishing power as both the outcome of and the instrument for an enchainment of symmetrical and predominantly asymmetrical relationships, and revealing the interplay between power dynamics of human-nonhuman relations and those between Indigenous and non-Indigenous agents.

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