Les concrétions brisées du Massacre des Colonnes dans la grotte de Saint-Marcel (Ardèche) : analyse géomorphologique et premières datations U/Th

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2024

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Hugo Burnet et al., « Les concrétions brisées du Massacre des Colonnes dans la grotte de Saint-Marcel (Ardèche) : analyse géomorphologique et premières datations U/Th », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.4ce266...


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The broken concretions of the Massacre des Colonnes in the Saint-Marcel cave (Ardèche). Geomorphological analysis and initial U/Th dating. Over the last few years, studies of a number of emblematic sites (Chauvet-Pont-d’Arc cave, La Garma cave, Bruniquel cave, Cussac cave, etc.) have highlighted the fact that human groups explored underground environments in the Middle and Recent Palaeolithic and left traces of their presence there. The Saint-Marcel cave (Ardèche) is well known for its extensive speleological development, its size and its archaeological context (the entrance area and the first galleries were used in the Middle Palaeolithic and Neolithic periods). In addition to these features, numerous broken speleothems have been identified, sometimes cemented by later stalagmitic regrowth, which is itself broken, littering the cave floor. Until recently, the breakage of these concretions was attributed to the first tourist visits in the 19th century. However, a recent study carried out in the Salle des Colonnes [Delannoy et al, 2024], located 1.5 km from the natural entrance, has shown that some of these speleothems were organised into coherent structures during the Mesolithic and very early Neolithic periods. This discovery has given us a new insight into the underground landscape of the Saint-Marcel cave. At the same time, recent research (PCR directed by D. Dupuy) has revealed human and ursine footprints as far as the Raoul gallery. This article focuses on the Salle du Massacre des Colonnes, the historic terminus of the cave, located more than 2.2 km from the natural entrance. Apart from old signatures dating back to the cave’s (re)discovery in 1836, this area is characterised by the presence of thousands of broken speleothems. The geomorphological analysis carried out on this room has identified potential man-made structures whose layout differs from that in the Salle des Colonnes. The possible man-made structures in the Salle du Massacre are evidence of ancient occupation dating back 3,000 years. Some results indicate that stalagmitic regrowth on broken speleothems could be around 12,000 years old; however, these results have yet to be confirmed by further sampling and isotope analysis. If this is the case, these tracesof human gestures would testify to human incursions more than 2.2 km from the entrance at periods hitherto unsuspected.

Depuis plusieurs années, l’étude de nombreux sites emblématiques (grotte Chauvet- Pont-d’Arc, grotte de La Garma, grotte de Bruniquel, grotte de Cussac…) a souligné qu’au Paléolithique moyen et récent, des groupes humains ont exploré les milieux souterrains et y ont laissé des traces de leur passage. La grotte de Saint-Marcel (Ardèche)est connue pour son important développement spéléologique, ses volumes et son contexte archéologique (fréquentation de la zone d’entrée et des premières galeries au Paléolithique moyen et au Néolithique). Outre ces éléments, de nombreux spéléothèmes brisés y ont été recensés, parfois cimentés par des repousses stalagmitiques postérieures, elles mêmes cassées, jonchant le sol de la grotte. La casse de ces concrétions était jusqu’à récemment attribuée aux premières visites touristiques du XIXe siècle. Toutefois, une récente étude menée dans la salle des Colonnes [Delannoy et al., 2024], située à 1,5 km de l’entrée naturelle, a démontré que certains de ces spéléothèmes ont été organisés en structures cohérentes au cours du Mésolithique et au tout début du Néolithique. Cette découverte a permis d’appréhender de nouvelle manière le paysage souterrain de la grotte de Saint-Marcel. En parallèle, des recherches récentes (PCR dirigé par D. Dupuy) ont révélé des empreintes humaines et ursines jusqu’à la galerie Raoul. Le présent article porte sur la salle du Massacre des Colonnes, terminus historique de la grotte, situé à plus de 2,2 km de l’entrée naturelle. En dehors d’anciennes signatures datant de la (re)découverte de la grotte en 1836, cet espace se caractérise par la présence de milliers de spéléothèmes brisés. L’analyse géomorphologique menée sur cette salle a permis d’identifier depotentielles structures anthropiques dont l’agencement diffère de celles de la salle des Colonnes. Les possibles aménagements anthropiques de la salle du Massacre témoignent de gestes anciens, antérieurs à 3 000 ans. Certains résultats indiquent que des repousses stalagmitiques sur des spéléothèmes brisés remonteraient autour de 12 000 ans ; ces derniers résultats restent néanmoins à conforter par de nouveaux prélèvements et analyses isotopiques. Si tel était le cas, ces traces de gestes humains témoigneraient d’incursions humaines à plus de 2,2 km de l’entrée à des périodes jusque-là insoupçonnées.

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