2009
Cairn
Sara Tavani, « La naissance d'une Ostpolitik de l'Europe de l'Ouest au début des années 1970 comme résultat d'une nouvelle solidarité européenne », L'Europe en Formation, ID : 10670/1.4ct9f2
Dans les années cinquante, de nombreux problèmes de sécurité restaient irrésolus en Europe et empêchaient l’évolution des relations diplomatiques. Seulement la normalisation des relations en Europe centrale et le nouveau climat de confiance des années 1970 permirent finalement la reprise du dialogue entre l’Est et l’Ouest. Cela augmenta entre autre l’influence occidentale sur les Sociétés de l’Europe orientale et aboutit à la naissance du projet d’une Europe post-Yalta plus crédible.Les gouvernements européens occidentaux dépassèrent graduellement leurs controverses nationales et inaugurèrent une nouvelle phase de coopération politique en vue d’un objectif commun d’ouverture à l’Est. La crise économique des années 1970 et la méfiance provoquée par le dialogue grandissant entre États-Unis et Union soviétique déterminèrent une plus étroite collaboration des pays de l’Europe occidentale, notamment entre le ministre des finances allemand Helmut Schmidt et le ministre français Valéry Giscard d’Estaing. La crise et la méfiance déterminèrent une transformation générale des relations internes à l’Alliance atlantique et une diminution des préjugés liés au renouvellement de la puissance allemande, marquant ainsi le début d’une réflexion européenne commune sur les modalités de participation active à la détente bipolaire. On peut situer à cette période la naissance d’une multiplicité d’Ostpolitiks aux différents caractères nationaux, mais avec une volonté analogue de recherche de relations directes et plus rentables avec les pays de l’Est et avec l’Union soviétique.Cette étude trace les grandes lignes du développement de cette nouvelle entente en Europe et met l’accent sur le succès progressif du procès de réconciliation franco-allemand, commencé avec le traité de l’Élysée de 1963 et lié au lancement de la première Ostpolitik du gouvernement Erhard. Ce moment marque aussi le début d’une nouvelle confiance française pour la politique étrangère allemande et un plus grand sentiment de sécurité des pays de l’Est face à la puissance allemande. L’élection de Willy Brandt en tant que chancelier et le traité de Varsovie furent des éléments de propulsion pour l’Ostpolitik occidentale qui atteignit ses plus grands résultats au début des années 1970 et auxquels fit suite le succès graduel des conférences paneuropéennes et de la CEE, qui établit ses premiers rapports directs avec les pays de l’Europe orientale, malgré la fermeture de Moscou.En conclusion, dans cette étude on observe que la capacité allemande et française de maintenir active la coopération politique au début des années quatre-vingt, face au nouveau défi de la crise polonaise et au réarmement de l’OTAN, fut un élément essentiel pour la relance des activités diplomatiques entre l’Est et l’Ouest de 1983. Cela donna aussi un nouvel élan au procès d’integration européen, comme démontra le premier projet de traité pour l’institution de l’Union européenne présenté en 1983 par l’europarlementaire fédéraliste Altiero Spinelli.