La justice et les sources judiciaires à l'aune des sciences sociales : individuation, agentivité et subjectivation

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La justice médiévale et ses sources (XIII e-XV e siècles) 287 La justice et les sources judiciaires médiévales à l'aune des sciences sociales : individuation, agentivité et subjectivation Résumé.-La justice médiévale, entendue notamment selon la définition de l'Antiquité comme la capacité à « rendre à chacun ce qui lui est dû », n'a pas encore livré tous ses secrets, autant du point de vue éthique et religieux qu'institutionnel et politique. Cet article entend utiliser des concepts issus de la psychologie, de la sociologie ou de la philosophie pour analyser les mentalités, en particulier celle des justiciables, dans le contexte des nombreuses innovations judiciaires durables du XIII e siècle (appel, enquête, recours contre le roi...). Ministerium regis, État de droit, individualisme, bien commun, la transition entre la fin du Moyen Âge et la modernité se dessine alors. Abstract.-Medieval Justice, notably according to the antique definition: the fact to "give to each his own", is a very complex and not yet well known ethical and institutional phenomenon. This paper intends to use concepts taken from other fields than legal history (psychology, sociology or philosophy) to analyse medieval mentalities, especially of the litigants, in the context of many judiciary novelties (appeal, inquiry, instance against the king...). Ministerium regis, rule of law, individualism, common good, the transition between the Middles Ages and the Modern Times begins in the XIII th century.