Profils et représentations des surfeurs, kitesurfeurs et wingsurfeurs français licenciés : une analyse post-CoVid19

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10 juillet 2024

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Christophe Guibert et al., « Profils et représentations des surfeurs, kitesurfeurs et wingsurfeurs français licenciés : une analyse post-CoVid19 », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.4d8f01...


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Contrairement à l'idée selon laquelle le surf serait une activité intrinsèquement "contre-culturelle", cette pratique sportive et les discours qui participent de son encodage n’échappent pas plus que les autres à des déterminations comme l’histoire sociale de ses institutions et celle du recrutement de ses pratiquants et de leur position dans l’espace social. Le sens conféré à la pratique ne saurait être unique, et ne saurait être indépendant des conditions dans lesquelles elle est exercé, comme des catégories de perception de ses adeptes. Il peut être l’objet de multiples appropriations et investissements : réservé au temps de loisir et de non-travail, adossé à des objectifs compétitifs ou non, à l’inverse, il peut être exercé comme une activité professionnelle (comme compétiteur et/ou éducateur sportif, loueur, vendeur d’équipement), mobilisé dans le cadre de la stylisation d’une conduite de vie. La pratique du surf peut aussi être codée comme masculine ou féminine, et objet de la production de discours visant à lui conférer une identité spécifique, comme « une contre-culture », dont on ne sait trop contre quoi elle s’érige (Guibert, 2021). Il en est de même pour le kitesurf et le wingsurf, moins étudiées dans la littérature académique (Guiltat, 2014), sont parfois sujettes à des stéréotypes véhiculés par les médias spécialisés (Guibert, 2011 ; Wheaton, 2004), et souvent associées à un mode de vie nomade et alternatif, facilitant les assimilations hâtives avec une « culture » spécifique héritée des surfeurs, sans que la circulation et les conditions d’appropriations d’une telle « culture », aient bien été identifiées.Mobilisant les enquêtes menées par la Fédération Française de Vol Libre (FFVL) et la Fédération Française de Surf (FFS) en collaboration avec les laboratoires CNRS « Espaces et Sociétés » (Université d’Angers), CNRS « Lieux, Identités, Espaces & Activités » (Université de Corse), et « Activité Physique, Corps, Sport et Santé » (Institut de Formation en Éducation Physique et en Sport d’Angers), auprès des licenciés et anciens licenciés, permettent de caractériser les surfeurs, kitesurfeurs et wingsurfeurs et ainsi de démystifier ces idées préconçues et relayées par les médias spécialisés, en rapportant les conditions de pratiques aux conditions matérielles et sociales d’existence des pratiquants.Les résultats de ces enquêtes fournissent un premier état d’analyse des caractéristiques des licenciés en France : au contraire de quelques idées reçues, selon lesquelles ces sports seraient réservés aux hommes de classes moyennes et supérieures (Lash, 1990 ; Wheaton, 2004), on peut relever la proportion significative de pratiquants qui cumulent leur activité principale avec d’autres, démontrant ainsi l’omnivorité culturelle de ces pratiquants, et de mieux saisir aussi la manière dont les mobilités qui sont les leurs sont moins imputables à leur pratique sportive en elle-même qu’à des conditions privilégiées d’existence et des ressources économiques et symboliques plutôt réservées aux catégories relativement privilégiées. Cette enquête permet ainsi d’engager une réflexion plus poussée sur les mobilités spatiales et résidentielles de cette population dans un contexte post-CoVid19.

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