2020
Cairn
Marie Courbebaisse et al., « Lithiase rénale : des mécanismes au traitement médical préventif », Néphrologie & Thérapeutique, ID : 10670/1.4dc759...
La lithiase rénale est une pathologie fréquente (prévalence de 10 à 12 % en France) et très récidivante. Elle est associée à la maladie rénale chronique et est responsable de 2 à 3 % des cas d’insuffisance rénale terminale, surtout si elle s’associe à une néphrocalcinose et/ou s’inscrit dans le cadre d’une maladie monogénique (1,6 % des lithiases de l’adulte dont 1 % de cystinurie). Afin de comprendre la physiopathologie du processus lithiasique, l’analyse des calculs (morphologique et par spectrophotométrie infrarouge) ainsi qu’une évaluation biologique minimale incluant une cristallurie doivent être réalisées. La lithiase calcique est la forme la plus fréquente (plus de 80 %). Son traitement médical préventif repose sur des règles hygiénodiététiques simples : hyperdiurèse non alcaline supérieure à 2litres/j, normalisation des apports calciques (1g/j à répartir sur trois repas), sodés (6g/j) et protéiques (0,8–1g/kg de poids théorique/j) et éviction des aliments riches en oxalate. S’il persiste une hypercalciurie de débit (supérieure à 0,1mmol/kg de poids théorique/j en régime libre en calcium), il convient d’en explorer le mécanisme par un test de charge orale en calcium. En l’absence d’hyperparathyroïdie primaire, on peut débuter un traitement par diurétique thiazidique, en veillant à prévenir l’hypokaliémie et l’hypocitraturie iatrogènes. Le traitement de la lithiase urique repose sur une hyperdiurèse alcaline (pH urinaire 6,2 à 6,8). L’allopurinol n’est justifié que si l’uricurie dépasse 4mmol/j. Grâce à un traitement médical bien conduit, on peut espérer un arrêt de l’évolutivité lithiasique dans plus de 80 % des lithiases récidivantes, ce qui en fait l’une des affections rénales les plus accessibles au traitement préventif.