2016
Cairn
Elsa Godart, « La crise des subjectivités », Psychologie Clinique, ID : 10670/1.4dl1ei
Depuis les années 60, époque qui a connu les heures de gloire de la psychanalyse lacanienne mais aussi du structuralisme et qui s’est vue affublée du qualificatif de « postmoderne », le monde a connu une véritable révolution. On pourrait même parler, au sens où l’entend l’épistémologue Gilles Gaston-Granget, d’une véritable « rupture épistémologique ». Cette révolution, c’est celle du numérique. Ce qui a entrainé une modification radicale de nos paradigmes, qui avaient jusqu’alors cours, depuis l’Antiquité. Non seulement la réalité sociale et économique se centre sur un archi-individualisme, sur un rapport à la matière et à la possession toujours plus nécessaire, mais en plus nos référents et nos valeurs fondamentales, structurales, socialement parlant, ont volé en éclats. Le sujet cartésien, qui réveillait le daïmôn socratique et titillait l’adage delphique semble désormais bien loin... La vie est à la rentabilité, à l’efficacité et non à l’introspection. La matière a rongé l’esprit jusqu’à le faire disparaître. Descartes est relégué au rang des objets anciens, qui n’ont plus cours dans l’actualité. Il est temps de repenser le sujet et la crise qu’il traverse à l’heure de l’époque contemporaine.