An Environmental Colonialism cross-section, the oued Bouskoura in Casablanca Un transect du colonialisme environnemental, l’oued Bouskoura à Casablanca En Fr

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12 novembre 2021

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Résumé En Fr

This paper proposes a look at the metropolitan evolution of Casablanca, the economic capital of Morocco, through the tracking of the "invisible" bed of a coastal river of about thirty kilometres, the oued Bouskoura. This watercourse was buried by the various colonial urban planning operations of the 20th century, which were prolonged by the accelerated urban development of Casablanca since the 1980s. If the river serves as a critical transect within the metropolitan fabric, its geography is also an opportunity to put into perspective the colonial ecology that Casablanca inherited. Indeed, from the beginning of the Protectorate, Maréchal Lyautey made Casablanca a laboratory for urban planning, with, in particular, rules for roads and sanitation that were to mark the recent history that the Oued Bouskoura crosses. Like many cities entering modernity, although perhaps with a more radical approach than in the West, due to the undivided authority of the French Protectorate, Casablanca made its soils impermeable and made the minor hydrographic network disappear under the road. Whatever the services rendered by the Bouskoura river, which used to irrigate orchards and gardens, colonial urbanism has relegated it to a question of collecting and draining rainwater and has deprived it of its natural outlet, which was located precisely where the Casa Port station was built.

Cette communication propose un regard sur l’évolution métropolitaine de Casablanca, capitale économique du Maroc, au travers du suivi du lit « invisible » d’un fleuve côtier d’une trentaine de kilomètres, l’oued Bouskoura. Ce cours d’eau a été enterré par les diverses opérations d’urbanisme colonial du XXe siècle qu’a prolongé le développement urbain accéléré de Casablanca depuis les années 1980. Si le cours d’eau nous tient lieu de transect critique à l’intérieur du tissu métropolitain, sa géographie est aussi l’occasion de placer en perspective l’écologie coloniale dont Casablanca hérite. En effet, dès le début du Protectorat, le maréchal Lyautey fait de Casablanca un laboratoire de l’urbanisme avec notamment des règles de voiries et d’assainissement qui vont marquer l’histoire récente que traverse l’oued Bouskoura. Comme nombre de villes entrant dans la modernité, bien qu’avec une radicalité peut-être plus franche qu’en Occident, du fait de l’autorité sans partage du Protectorat français, Casablanca a imperméabilisé ses sols et fait disparaître sous la chaussée le réseau hydrographique mineur. Quels que puissent être les services rendus par l’oued Bouskoura, qui irriguait autrefois vergers et jardins, l’urbanisme colonial l’a donc relégué à une question de collecte et d’écoulement des eaux de pluie et l’a privé de son débouché naturel, qui se situait précisément là où fut construite la gare Casa Port.

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