3 avril 2023
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Bouyssy Maïté, « Leo Gershoy, vecteur ukraino-américain de l'historiographie de la Révolution », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.4000/lrf.7625
L’intérêt de faire entrer Leo Gershoy dans les échanges franco-américains de l’historiographie de la Révolution française est de prendre, dès les années 1925, un prisme doublement décalé des autorités et conventions parisiennes à partir de son travail sur Bertrand Barère, dont il fut et reste le biographe majeur. Il qualifie le personnage d’« unheroic » puis, en 1962, dans un dernier ouvrage, de « reluctant terrorist », au fil d’une lecture non strictement idéologique du fait partisan et de la pratique du pouvoir en révolution. Sa sensibilité à un marxisme dissident, celui des anarcho-russes des États-Unis, renforcé de son origine de juif ukrainien parti enfant de Kryvyi-Rih (Krivoï-Rog) le mènent à considérer l’exercice de l’exécutif et sa légitimité face à la questions cruciale de ce qui fait nation en situation de guerre pour 1917-1921, puis sous le surplomb dirimant des camps en présence après la Seconde Guerre mondiale, suivie de la Guerre froide. Le souci souterrain de comprendre les hésitations et compromis, le statut de l’adversaire, minorité politique, mais on pourrait ajouter religieuse ou ethnique, fondent une curiosité et des choix de chantiers dont le personnage de Bertrand Barère est le révélateur.