Marteler à coups de peinture. Une analyse des mutations du travail forestier public

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14 mai 2024

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Charlotte Glinel, « Marteler à coups de peinture. Une analyse des mutations du travail forestier public », Sociologie du travail, ID : 10670/1.4g3esw


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Cet article met en lumière une activité centrale du travail des gardes forestiers français : le martelage. En forêt publique, ces agents à l’interface entre l’État et les opérateurs privés mettent en œuvre la gestion forestière intensifiée qui découle du cadre d’action publique climatique à travers cette activité qui consiste à désigner les arbres à couper ou à conserver. Ils doivent composer avec les incertitudes induites par les changements climatiques dans les forêts qui dépérissent, et avec un contexte de suppression de postes et de réorganisations successives des collectifs de travail. Jusque-là réalisé au marteau, le martelage est depuis une vingtaine d’années de plus en plus réalisé à la peinture et outillé par des appareils numériques de recueil de données. À travers le cas étudié, je propose dans cet article de développer une sociologie du travail écologique pour montrer comment la mise en œuvre de l’action publique forestière s’incarne dans un travail d’exploitation guidé par l’expertise ancrée d’agents de terrain et par la force performative des objets qu’ils manipulent. Leurs gestes matérialisent tant l’emprise de l’État sur le territoire forestier que la valorisation économique de ce dernier.

This article sheds light on an activity central to the work of French forest rangers: tree marking (martelage). In public forests, these civil servants and employees are at the interface between the State and private operators. Through this activity, which consists in marking trees to be cut or preserved, they implement the intensified forest management that results from the climate policy framework. They have to cope with the uncertainties caused by climate change in weakened forests, in a context of job cuts and successive reorganizations of working conditions. In the past, marking axes were used to mark trees, but over the last twenty years it has been increasingly performed by painting and by using digital data-collection devices. This case study constructs a sociology of ecological work to show how the implementation of public forestry policies is embodied in harvesting activities that rely on the grounded expertise of field workers and on the performative force of the objects they handle. They embody both the State’s control of forest territory and the economic valorisation of the latter.

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