L'utilisation des préjuges esthétiques comme redoutable outil de stigmatisation du juif : La question de l'apparence dans les écrits antisémites du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle

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2013

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Claudine Sagaert, « L'utilisation des préjuges esthétiques comme redoutable outil de stigmatisation du juif : La question de l'apparence dans les écrits antisémites du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle », Revue d'anthropologie des connaissances, ID : 10670/1.4hbd4s


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Cet article examine de quelle manière « la dimension esthétique » de l’antisémitisme s’est mise en place du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle. Il vise à montrer comment par les affiches, dessins et textes antisémites, la fabrication d’une représentation dégradante du Juif a servi de support à toutes les autres considérations négatives, et comment pour figurer l’indignité de l’autre, la laideur physique, ou du moins ce que l’on a décrété telle, a été utilisée comme un outil dans le but de marquer profondément les consciences. Cette analyse établit donc à partir de quels paramètres une lecture stigmatisante a fonctionné « comme indice et preuve d’une identité juive intrinsèquement repoussante » (Taguieff, 2008, p. 213). Toutefois, au vu du nombre très important d’études consacrées à l’antisémitisme, on pourrait se demander dans quelles mesures cette recherche serait susceptible de générer un quelconque apport. Pourtant, si on considère que la stigmatisation de l’apparence a trop souvent été « sous-estimée au profit de ses dimensions religieuses et politiques » (Taguieff, 2008, p. 213) et que les historiens, sociologues et philosophes n’ont accordé qu’un faible intérêt à la représentation avilissante du Juif, cette interrogation ne semble pas vaine.

The use of aesthetic prejudice as a dreadful tool of the Jew stigmatizationThis article examines in what way the “aesthetic dimension” of anti-Semitism was organized from the 19th century to the first half of 20th century. It aims at showing how the creation of a degrading representation of Jew, with anti-semitic posters, drawings and texts, was used as a support for all the other negative considerations and how physical ugliness, or at least what is considered as such to represent one other unworthiness, was used as a tool with the intention of profoundly marking consciousness. This analysis aims to establish from which elements a stigmatizing reading worked “as index and proof of a intrinsically revolting Jewish identity” (Taguieff, 2008, p. 213). However, considering the very significant number of studies devoted to anti-Semitism, one can wonder to what extent this research may generate any other contribution. Though, this interrogation does not seem vain if it is considered that appearance stigmatization was too often “underestimated to the benefit of its politics and religious dimensions” (Taguieff, 2008, p. 213) and that historians, sociologists and philosophers granted only a very few interest to the demeaning representation of Jew.

El uso de prejuicios estéticos como una manera temible de estigmatizar el judíoEste artículo investiga la manera como se ha establecido la “dimensión estética” del antisemitismo entre el siglo 19 y la primera mitad del siglo 20. Pretende mostrar cómo, mediante afiches, dibujos y textos de índole antisemita, la construcción de una representación degradante del Judío fundamentó todas las demás consideraciones negativas y cómo para ilustrar la indignidad del otro, la fealdad física, o por lo menos lo que se decretó como tal, se utilizó como un instrumento destinado a causar un impacto profundo en las consciencias. Así es como este análisis señala los parámetros a partir de los cuales se hizo una lectura estigmatizadora que funcionó “como indicio y prueba de una identidad judía intrínsecamente repulsiva” (Taguieff, 2008, p. 213). Sin embargo, considerando el número muy importante de estudios dedicados al antisemitismo, se podría cuestionar el aporte que esta investigación acaso proporcionaría. No obstante, si se considera que muy a menudo la estigmatización de la apariencia fue “infravalorada en beneficio de las dimensiones religiosas y políticas” (Taguieff, 2008, p. 213) y que los historiadores, sociólogos y filósofos no manifestaron sino un mero interés en la representación envilecedora del Judío, parece que esta interrogante no se hiciera en vano.

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