2021
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Natacha Aprile, « Preuve et objectivité : l’inégalité des exigences scientifiques dans les études du genre et des sexualités », HAL-SHS : études de genres, ID : 10670/1.4hnx2d
Dans le domaine des recherches en histoire du genre et des sexualités, la notion d’objectivité est régulièrement questionnée. Celle-ci est souvent utilisée pour invalider les travaux des chercheur.es de ce domaine quand iels sont jugé.es trop subjectif.ves ou militant.es. Cependant, le choix d’une spécialisation est forcément le résultat d’une inclination et d’un intérêt particulier pour un sujet. À partir de ce postulat, l’objectivité détachée, tant fantasmée dans le milieu universitaire, est illusoire. Autre point délicat, la notion peut parfois être prétexte à questionner la légitimité d’un.e chercheur.e à étudier certains sujets. L’objectivité est alors une injonction qui recouvre plusieurs réalités et, dans les études du genre et de la sexualité, se transforme en obligation de prouver le bien-fondé de sa réflexion.