La capacité d’innovation dans le contexte d’une « community-based enterprise » : une analyse en termes de processus organisationnels

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9 juin 2016

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Elise Milano-Mayan et al., « La capacité d’innovation dans le contexte d’une « community-based enterprise » : une analyse en termes de processus organisationnels », HAL-SHS : droit et gestion, ID : 10670/1.4jlzzf


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Ce travail adresse le contexte particulier de la community-based entreprise, forme émergente d’entrepreneuriat communautaire qui transforme des communautés locales en entreprises communautaires (Peredo et Chrisman, 2006 ; Somerville et Mc Elvee, 2011). La particularité de ces entreprises, outre le fait d’être construites sur un principe de fonctionnement participatif et non hiérarchique, est double : (1) le projet économique est de créer puis développer un large éventail d’offres valorisant un territoire auprès de clients locaux mais surtout étrangers ; (2) la création puis le développement de l’offre reposent sur une capacité d’innovation, de transformation, d’adaptation et de résilience dans un contexte fortement concurrentiel qui évolue parfois de façon rapide (Ruiz-Ballesteros, 2011 ; Van Der Yeught, 2014) et où les attentes des clients ne sont pas clairement définies ex-ante. La capacité d’innovation peut ici être entendue dans la perspective schumpetérienne telle que réinvestie par Teece, Pisano et Shuen dans leur article séminal de 1997 : elle repose sur l’aptitude de l’entreprise à coordonner et redéployer ses ressources et compétences pour introduire des innovations de produits sur le(s) marché(s). La littérature récente sur ce thème propose d’étudier cette aptitude non plus comme une higher order capability mais plutôt comme un ensemble de first order capabilities (Zollo et Winter, 2002 ; Danneels, 2008 ; Katkalo et al., 2010). Par first order capabilities, les auteurs entendent notamment un ensemble de processus spécifiques et identifiables que l’organisation doit apprendre à piloter pour évoluer et innover. Dans cette perspective, une première série de travaux s’est intéressée à identifier et définir ces processus (Eisenhardt et Martin, 2000 ; Zollo et Winter, 2002; Bowman et Ambrosini, 2003 ; Winter, 2003). Toutefois, leurs résultats méritent d’être enrichis tant d’un point de vue empirique que théorique (Teece, 2007 ; Felin et al., 2012). En particulier, des travaux récents invitent à appréhender les processus non plus comme des « bonnes pratiques » d’emblée identifiables comme clés mais comme des processus qui émergent et se réalisent dans des contextes spécifiques (Felin et al. 2012 ; Barney et Felin, 2013). Ainsi, ils sont à étudier comme « non suspendus dans le vide » c.à.d. dans leur mise en œuvre concrète, notamment leurs interrelations et leur relation avec un niveau plus englobant qui à la fois contraint et permet la dynamique de l’action collective (Felin et al. 2012 ; Barney et Felin, 2013 ; Winter, 2013).Notre proposition de communication s’inscrit précisément dans cette perspective. Elle investigue la question suivante : Quels sont les processus concrets qui en pratique fondent la capacité d’innovation dans le contexte de la community-based enterprise? L’étude empirique est menée au sein d’une community-based enterprise mexicaine (La Selva del Marinero) engagée dans un processus de développement de son offre écotouristique via la construction, l’intégration et la reconfiguration de son portefeuille de ressources. La recherche s’inscrit dans une démarche exploratoire (Einsenhardt, 1989 ; Einsenhardt et Graebner, 2007) à visée explicative (Glaser, 2004) et développe une étude de cas unique de type « étude de cas réaliste critique » au sens développé par Wynn et Williams (2012), et Williams et Karahanna (2013). L’objectif d’une « étude de cas réaliste critique » est double : premièrement, restituer les flux d’évènements qui parcourent le phénomène étudié, en lien étroit avec le(s) contexte(s) et les structures dans lesquels ils se déroulent, et deuxièmement, identifier les mécanismes générateurs qui expliquent l’occurrence des évènements observés. Deux principaux résultats émergent de l’étude empirique. Le premier résultat porte sur (a) l’identification des principales phases qui structurent le développement de l’offre écotouristique, et (b) l’identification, dans chacune d’entre elles, des processus clés à l’œuvre et de leurs interrelations dans des contextes environnementaux et organisationnels spécifiques. Trois processus sont identifiés comme clés: de décision, d’accompagnement et d’apprentissage. Ils sont liés les uns aux autres par des interactions de type « imbrication constante », « déclenchement séquentiel » et/ou « autofécondation réciproque ». Le second résultat porte sur l’identification des mécanismes clés qui expliquent le pourquoi du déroulement des processus sous cette forme, et donc du déploiement de la capacité d’innovation dont ils sont constitutifs. Deux mécanismes sous-jacents sont identifiés (« donner du sens » et « s’engager »). Ils rendent compte des aspects collectifs et individuels liés au sens et à l’engagement dans l’action et/ou la prise de décision.Le papier sera organisé comme suit. La première partie développera la revue de littérature, axée notamment sur la nécessité de proposer des recherches empiriques orientées processus. Nous présenterons ensuite le contexte de la recherche et son caractère emblématique, ainsi que les phases de recueil et analyse des données. La partie suivante exposera les principaux résultats qui ont émergé de l’étude empirique, résultats qui seront discutés dans la dernière partie.

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