Que faire face au ghosting : les services de rencontre rentabilisent nos silences

Résumé 0

Ce mémoire interroge le « ghosting » au prisme des services de rencontre. Comment, face à cet enjeu du silence massifié, à cette problématique « nouvelle » des matches laissés à l’abandon, les acteurs du marché de la rencontre parviennent à retourner la situation pour en tirer parti ? J’analyse les cas de Badoo, Bumble et Parship qui définissent, jugent et cadrent la pratique du « ghosting ».Dans un premier chapitre, j’apprécie la définition du « ghosting ». Après avoir fait le tour des médiateurs, de leurs intentions et des définitions qu’ils donnent du « ghosting », j’aborde les différents points qui favorisent l’intégration du lemme dans le langage français puis y questionne la « tendance » qui en est faite via la réutilisation des codes des courriers du coeur.Dans un deuxième chapitre, je m’intéresse aux médiateurs, et plus particulièrement aux services de rencontre comme porteurs de valeurs et d’une morale. Grâce à l’approche du conte, je m’intéresse à l’absence de neutralité dans les prises de parole, aux intérêts couverts par ces positionnements forts et, finalement, à la place d’une réception performative qui finit d’infantiliser l’audience.Dans un dernier chapitre, je raconte le « ghosting » comme expérience au-delà de l’apprentissage théorique, c’est-à-dire dans sa dimension pratique, comportementale. J’étudie alors les marques « mode d’emploi » de vies en kits, le nudge sur les plateformes des sites et applications et, aboutissement implicite d’un « ghosting » croissant, la monétisation des échanges conversationnels qui repose sur un principe de qualité.Je montre ainsi comme les services de rencontre s’investissent sur le terrain du « ghosting », pourtant premier ennemi des plateformes communicationnelles, pour « prêcher la bonne parole » autant sur leur plateforme que dans leurs différentes communications (en suivant le principe de la publicitarité). En luttant directement contre ce comportement dans des prises de positions fortes, ils y consolident leur identité et culture de marque.