Le charme de l'incoïncidence : les scènes de repas dans le cinéma de Jacques Rozier

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2019

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Claire Hamon, « Le charme de l'incoïncidence : les scènes de repas dans le cinéma de Jacques Rozier », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.4ktfat


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Si le cinéma de Jacques Rozier est réputé pour ses récits de parenthèse, ses rebondissements souples sur le réel et sa dynamique accidentée, entropique, ses scènes de repas, nombreuses dans son œuvre, en sont alors l’incandescence. Elles cristallisent cette richesse de la marge, cette fécondité de la pause prenant à revers la représentation cinématographique classique et emporte le film dans l’évidence de l’instant et le chatoiement des sensations. Ses repas, mobiles, invitent ainsi à éprouver le film en acte plutôt qu’à faire retour sur lui, à s’en faire le récit : à quoi ouvre un tel geste artistique, que recouvre-t-il ? Intense latence du cinéma qui s’affranchit de la structure des trajectoires narratives et s’empare de la fulgurance des sens ! La représentation est immédiatement submergée ; les scènes de repas s’imposent dans toute la richesse de leur singularité, débordant allègrement structures et systèmes, perpétuellement autres, incoïncidentes. Elles sont alors la quintessence d’une tension paradoxale qui traverse l’intégralité de son œuvre : rompant avec les normes et les structures classiques du récit cinématographique, elles accèdent pourtant par le jeu de l’entropie à son expression la plus crue et imprègnent de leur réalité vivante et charnue l’intégralité du métrage. Davantage qu’une méthode, c’est alors une attitude particulière qui émane de ces repas déployant, avec une acuité d’autant plus vive qu’elle demeure évasive, les évènements qui les traversent. Les repas ne sont ainsi rien dans l’œuvre de Jacques Rozier — ni un rouage, ni une fonction—, mais sensibles, mobiles, imprévisibles, deviennent constamment ; c’est que le charme de l’incoïncidence déborde la représentation cinématographique classique et les ouvre à l’aventure. Et qu’est-ce que l’aventure, sinon une perpétuelle création ?

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