« Nachleben – Philippe Claudel et l’image photographique »

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Marie Joqueviel-Bourjea, « « Nachleben – Philippe Claudel et l’image photographique » », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.4nriwg


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L’image photographique hante l’œuvre littéraire de Philippe Claudel : éléments essentiels de la diégèse, dont le caractère indiciel paradoxalement troue une narration dont ils portent autrement les enjeux, ou véritables clichés avec lesquels de très nombreux textes entrent en dialogue , les photographies habitent, de fait, l’écriture claudélienne en fantômes. Mais fantômes survenants autant que revenants, en lesquels incessamment se relance la mécanique du désir, Éros le disputant à Thanatos dans ces images-fantômes-phantasmes en lesquelles le « Ça-a-été » barthésien paraît battu en brèche par ce que j’appelle le « ça va devenir » cinématographique.Questionner l’omniprésence du medium photographique dans l’œuvre claudélienne débouche ainsi sur une hypothèse – qu'explore cette étude : l’image photographique articulerait-elle la dynamique littéraire à l’entreprise cinématographique ? Autrement dit, la présence photographique ménagerait-elle le passage entre deux désirs d’images en apparence antagonistes dans le mouvement qui les porte – l’un rétrospectif (le geste narratif se débattant toujours peu ou prou avec un « ça a été », a fortiori dans les récits claudéliens qui fréquemment supposent un « en deçà » à la narration ) ; l’autre prospectif (je postule que si le récit littéraire fait revenir l’image, le cinéma la fait devenir) ?Dans cette optique, l’image photographique transforme le fantôme en phantasme, les rappelant tous deux à leur commun étymon, assumant l’un des « paradoxes constitutifs » de l’image, à savoir « sa nature de fantôme et sa capacité de revenance, de hantise », selon la formule que je reprends à Georges Didi-Huberman dans "L’Image survivante". Ce faisant, l’image photographique ouvre la possibilité d’un lieu (plus justement d’une passe ) où « le temps déborde » pour n’avoir pas de bords. Car « [l]’espace de la survivance n’a pas de bords », constate Jean-Christophe Bailly dans "Le Dépaysement" ; et la photographie est bien l’espace par excellence où se déploie « le temps fantômal des survivances ».Cette réflexion prend ainsi la mesure des enjeux (narratifs, esthétiques, ontologiques) liés à l’omniprésence de l’image photographique dans l’œuvre littéraire de Philippe Claudel, et par là même met à l’épreuve de l’analyse l’hypothèse selon laquelle le medium photographique constituerait le nécessaire ‘tiers-espace’ d’une œuvre double, simultanément littéraire et cinématographique.

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