2022
Cairn
Laurentiu Andrei, « Du « moi » et du « mien » : Considérations sur le statut ontologique de la personne et ses implications éthiques dans la philosophie bouddhiste », L’Enseignement philosophique, ID : 10670/1.4o9ivu
Au sein de la tradition bouddhiste, les questions sur l’existence et la nature du sujet des actions et des pensées reposent non seulement sur une métaphysique de la personne mais aussi sur une ontologie considérant les dharmas (choses et phénomènes) comme vides de nature propre. Cette idée se retrouve dans la doctrine du non-soi, qui nie l’existence d’un quelconque moi comme principe sous-jacent d’une personne, au risque de rendre difficilement compréhensible l’idée de subjectivité, d’agentivité et de responsabilité en matière morale. Il s’agira d’en analyser ici la portée notamment, mais non exclusivement, à travers l’enseignement bouddhiste transmis par Nāgārjuna (env. 150-250), dont la démarche sotériologique appréhende la continuité psychologique de la personne en l’absence d’une nature propre stable.