2001
Cairn
Daniel Kiffer et al., « Les trafics de matières nucléaires », Revue internationale et stratégique, ID : 10670/1.4omulz
Bien que le trafic de matières radioactives ne soit pas un phénomène nouveau, l’éclatement de l’URSS et la multiplication des républiques indépendantes ont favorisé son essor. Les stocks nucléaires imposants des pays de l’ex-bloc soviétique représentent un risque pour la prolifération des matières fissiles, d’autant que les systèmes de contrôle étaient, au début des années 90, lacunaires, voire inexistants, principalement dans les installations nucléaires civiles – des améliorations notables y ont été apportées grâce à l’aide de la communauté internationale. En outre, le manque de moyens financiers, la corruption et l’illusion d’un marché hypothétique à l’ouest ont largement encouragé les tentatives de détournements de matières. Pourtant les statistiques montrent que les cas sont relativement peu nombreux et ne portent que sur de petites quantités. On peut dire que ce trafic se différencie des autres en ce sens qu’il est conduit par les pourvoyeurs eux-mêmes, et qu’il n’existe pas de véritable demande pour ces matières. Il est également difficile d’identifier les acheteurs potentiels, souvent assimilés aux États qui ont une volonté nucléaire ou aux groupes terroristes. Il n’a pas été possible à ce jour d’apporter la preuve directe de leur implication. Toutefois, il convient de rester vigilant car le petit nombre de cas répertoriés à ce jour n’indique en rien qu’il n’existe pas un trafic à plus grande échelle et mieux organisé qui aurait échappé à la vigilance internationale.