2023
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Voix plurielles : Revue de l'Association des professeur.e.s de français des universités et collèges canadiens (APFUCC) ; vol. 20 no. 1 (2023)
©, 2023EmilyGula
Emily Gula, « Se voir entre les pages d’un livre : une lecture asexuelle de Traverser la nuit de Marie Laberge », Voix plurielles: Revue de l'Association des professeur.e.s de français des universités et collèges canadiens (APFUCC), ID : 10.26522/vp.v20i1.4307
L’asexualité fait face à deux défis principaux : d’une part, un monde qui normalise l’attirance sexuelle comme étant un phénomène inéluctable chez tous et toutes, et, de l’autre, un manque de compréhension quant à l’absence éventuelle de cette attirance chez certains individus. Bien que la représentation de personnages asexuels commence à devenir plus courante dans la littérature anglophone, elle l’est moins dans la littérature francophone contemporaine. Pour mettre en valeur cette identité queer souvent exclue et invalidée dans les espaces sociaux et littéraires, le présent article discutera des stratégies de lecture qui me permettront de faire une interprétation qui dépasse la normalisation hétéro- et allosexuelle sans que le contenu queer soit évident à première vue. Tout en reconnaissant les définitions et les stéréotypes de l’asexualité, mon étude du roman Traverser la nuit (2019) de Marie Laberge mettra en lumière les indices de l’asexualité probable de la protagoniste. L’analyse de ses réflexions sur ses expériences de vie et de ses relations intimes, ainsi que celle de la thématique et la structure non-linéaire du récit, révèlent une représentation narrative de l’asexualité.