Jouer dans un « Jardin d’enfants » : un en-jeu de lien avec les plus petits

Résumé Fr En

Cet article présente une expérience clinique dans un lieu appelé « Jardin d’enfant » à l’intérieur d’un centre médico-psycho-pédagogique avec des groupes thérapeutiques et d’observation par le jeu pour des enfants entre deux et cinq ans. À l’appui des théorisations de Fröbel, Freud, Lacan et Winnicott, l’acte de jouer est entendu dans cette contribution comme un des moyens possibles d’observer l’enfant afin de comprendre où il en est de la construction de son rapport à soi et au monde, de ses impasses et de ses questions, ceci dans le but de tisser un lien lui permettant d’exister. Pour le thérapeute tout comme pour l’éducateur, être capable de jouer signifie être capable d’inventer et de trouver la force de résister aux injonctions d’hyper normalisation auxquelles le champ de l’éducation et du soin sont de plus en plus soumis, ce qui peut leur éviter, dans ces métiers du lien, de faire l’économie de chercher, changer, transformer.

This paper presents a clinical experience in a place called “Kindergarten [ Jardin d’enfant]” inside a medico-psycho-pedagogical institution with therapeutic and observation groups using play for children between two and five years old. Based on the theorisations of Fröbel, Freud, Lacan and Winnicott, the act of playing is understood in this contribution as one of the possible means of observing the child in order to understand where he or she is in the construction of his or her relationship to himself or herself and to the world, his or her impasses and his or her questions, in order to build a bond allowing him or her to exist. For the therapist, as for the educator, being able to play means being able to invent and find the strength to resist the injunctions of hyper-normalisation to which the field of education and care are more and more subjected, thus allowing us in our professions of the link to make the economy of searching, changing, transforming.