2016
Cairn
Christophe Studeny, « L'emprise de l'heure », Romantisme, ID : 10670/1.4qpg44
Durant des siècles, la journée reste le repère essentiel, en lien sensible avec les rythmes naturels et la cadence du pas. Le temps du voyage reste ouvert aux pauses, aux imprévus. Le xixe siècle voit la mise en place de l'emprise de l'heure sur les rythmes vécus avec le passage du jour à l'heure comme repère temporel, véritable révolution de l'espace-temps vécu. Par l'accélération progressive des transports, une journée de voyage en voiture se transforme en une heure de train. L'horaire impose une précision nouvelle avec la vitesse du galop puis des locomotives. L'habitude de compter en minutes commence à se répandre, avec la banalisation des montres et des indicateurs horaires, dans le réseau des transports et des horloges publiques. La gare devient alors lieu de synchronisation d'un temps commun, imposant ses impératifs de ponctualité.