1 janvier 2022
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Damien Larrouqué, « Relire "Les veines ouvertes de l’Amérique latine", cinquante ans après », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10.25647/etudesduceri.259-260.08
Il est des livres que l’on connaît sans même les avoir lus, voire que l’on cite plus souvent qu’on ne les a feuilletés. Publié dans sa version originale en 1971, Les Veines ouvertes de l’Amérique latine est de ces livres-là. On doit cet essai tonitruant sur les causes du sous-développement de la région latino-américaine à Eduardo Galeano, journaliste uruguayen alors tout juste trentenaire. Employé par le département éditorial de l’Université de la République (UdelaR) à Montevideo, il aurait rédigé cette œuvre maîtresse, qui le fera connaître dans toute l’Amérique latine et au-delà, en une centaine de nuits. Ecoulé à plus d’un million d’exemplaires, ce bestseller reste encore aujourd’hui l’ouvrage le plus vendu par son éditeur Siglo XXI Editores, lequel a proposé au printemps une édition commémorative à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa sortie. Traduit en français chez Plon dix ans plus tard et publié dans la prestigieuse collection d’anthropologie « Terre humaine », cet essai engagé participe des prémices d’une pensée décolonialiste latino-américaine, dont il partage la paternité avec La Pédagogie des opprimés du Brésilien Paulo Freire, publié en exil en 1968 au Chili, et qui vient d’être retraduit dans notre langue.