Faire famille : autour de l'enfant ?

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2023

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Daria Druzhinenko-Silhan et al., « Faire famille : autour de l'enfant ? », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10.5281/zenodo.10438691


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En approche systémique, la famille n’est pas la simple addition de ses membres. Elle est une entité en soi, qui définit ses frontières et ses relations avec l’extérieur, distribue les rôles à l’intérieur, assure sa cohésion et la transmission de son ethos d’une génération à une autre. Elle est alors soumise à une double exigence possiblement contradictoire : rester ensemble et cependant permettre à ses membres de changer, de s’individualiser. Les contributions à ce numéro illustrent différentes variations de ce fonctionnement, avec les interventions institutionnelles et/ou professionnelles qu’il requiert parfois. Dans les cas de violences conjugales et familiales, on observe que souvent ces violences ont commencé à l’occasion d’une grossesse : la survenue d’un enfant est alors le déclencheur apparent des violences, dans un contexte relationnel de couple qui certes y prédisposait. Mais l’enfant est tout aussi souvent celui qui va permettre de sortir de situations de violence systémique : une femme qui jusque-là supportait, et même excusait, la violence de son conjoint, se met à réagir quand c’est au tour de l’enfant d’être destinataire des sévices. L’enfant se voit obligé de prendre en charge cette fonction du tiers qui permet que bougent les choses, et que soient sollicitées les instances tierces extérieures à la famille. On retrouve cette fonction particulière de l’enfant comme moteur de changement dans des situations très variées : dans les familles immigrées, il est le médiateur, parfois le traducteur, entre ses parents et les institutions du pays d’accueil, dès ses premiers pas en crèche ; dans des pathologies comme l’obésité, qui reposent sur des habitudes de vie et de consommation familiales qui résistent au changement, l’enfant est l’élément mobile du système, ne serait-ce que parce qu’il grandit, se transforme nécessairement dans les passages de l’enfance à l’adolescence, puis de l’adolescence au jeune adulte, emportant dans le sillage de ses changements des conséquences sur l’ensemble du système familial qui est le sien. Cette attribution à l’enfant de la fonction du tiers, qui incombait traditionnellement au père, est problématique : elle est de nature à empêcher l’enfant de s’assumer comme sujet, de quitter la famille et prendre son indépendance. Ce qui pose la question de l’aménagement de cette position, voire du statut de l’enfant dans la société d’aujourd’hui. Comment le système familial s’arrange-t-il d’un discours moral, politique, voire commercial,qui promeut l’enfant à une place d’objet central des désirs et des inquiétudes et lui laisse la charge d’imposer les limites à celles-ci ?

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