Les karsts du berceau de l’Humanité en Afrique australe

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25 juillet 2022

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Laurent Bruxelles, « Les karsts du berceau de l’Humanité en Afrique australe », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.4t2bse


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Résumé Fr

Le développement récent des études karstiques et géoarchéologiques dans les karsts du Gauteng, en Afrique du Sud, a complètement renouvelé les interprétations dans ces prestigieux sites à homininés (Sterkfontein, Swartkrans, Kromdraai, Cooper's, Gondolin…). Malgré la richesse en fossiles de faune mais aussi d'homininés, les complexités stratigraphiques et les difficultés de datation se sont conjuguées pour maintenir cette région d'Afrique au second plan dans les scenarii évolutifs et notamment pour l'apparition du genre Homo. En effet, depuis plusieurs décennies, c'est le grand rift est africain qui est considéré comme le « berceau de l'Humanité ». Il a livré lui aussi de nombreux fossiles d'homininés anciens, et en particulier les plus anciens australopithèques, mais il a aussi bénéficié de contextes morphosédimentaires plus simples et surtout beaucoup plus faciles à dater avec fiabilité. Les approches que nous avons développées depuis plus de 15 ans en Afrique du Sud, mobilisant diverses disciplines, ont permis de faire sauter plusieurs verrous et de remettre en cause certaines datations réalisées par exemple sur des plancher de calcite intrusifs, beaucoup plus jeunes que les fossiles qu'ils étaient censés dater (BRUXELLES et al., 2014). Sur la base de ces travaux, de nouvelles datations ont été réalisées et il est apparu que les fossiles sud-africains se situent dans les mêmes tranches d'âges que les fossiles est-africains. Ainsi, la datation du fossile d'australopithèque StW 563 (Little Foot), complet à plus de 95 %, a donné un âge de 3,67 ±0,16 Ma (GRANGER et al., 2015), presque 1,5 Ma d'années plus vieux que les datations admises par la communauté scientifique jusque-là (WALKER et al., 2006). Il apparaît donc que deux régions d'Afrique, séparées de plus de 4000 km, documentent une évolution comparable voire parallèle, avec la même succession d'homininés. La question fondamentale soulevée par ces résultats est donc de savoir s'il s'agit de deux « berceaux de l'Humanité » distincts ou si ces deux pièges géologiques (le rift et le karst) ne sont que deux fragments d'un berceau bien plus vaste, certainement à l'échelle de l'Afrique. Ailleurs, dans les régions où le contexte géologique et l'évolution géomorphologique ne l'ont pas permis, toutes les vestiges d'homininés anciens auraient disparu. Depuis 2015, nous avons donc construit plusieurs missions de recherche de fossiles dans les karsts d'Afrique australe, en Namibie, au Botswana, au Zimbabwe et au Mozambique.

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