31 mai 2012
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Enrique Sanchez Albarracin et al., « La métaphore de Zygmunt Bauman: iconographies de la peur en Amérique latine et traitement du déchet humain », HAL-SHS : architecture, ID : 10670/1.4us1pq
Tel Saturne dévorant son fils, la rationalité moderne est en train de ronger ses propres entrailles. Tout comme la globalisation s'étouffe, de ces propres déchets de plus en plus toxiques, de moins en moins recyclables, les individus deviennent, eux aussi, de moins en moins indispensables, de plus en plus encombrants. Du Mexique à l'Argentine et du Sud vers le Nord, la représentation de l'autre dans l'espace urbain, réel ou imaginaire, se nourrit d'une mixophobie entretenue par les medias et les discours politiques. La peur de la malveillance humaine est devenue le moteur des urbanités latino-américaines. Les dispositifs techniques et spatiaux de la ville globale sont là pour contenir, filtrer, intercepter, éviter le retour des effluents dévastateurs de la modernité liquide, tandis que la ville marginale concentre toute l'intensité de ces rejets. Derrière l'homogénéisation de la peur, pourtant, d'autres images révèlent les singularités de l'existence humaine et les stratégies de résistance qui esquissent ici et là des réponses locales aux excès de segmentations et d'incertitudes.