Stratégies et formes de gouvernance d'une biodiversité multidimensionnelle à travers l'exemple de la cigogne blanche (Ciconio Ciconia) : étude comparative entre 3 territoires (Barthes de l'Adour, Loire-Atlantique et Alsace)

Résumé 0

Contrairement à ce qui pourrait être avancé, la présence contemporaine de la Cigogne blanche sur l’Hexagone n’est pas exclusive au territoire alsacien. Après une chute drastique des effectifs dans les années 1970 et la mobilisation d’un réseau d’acteurs ciblés (conseil départemental du Haut-Rhin, ornithologues spécialisés et autres collectivités locales), pour faire renaître l’oiseau de ses cendres, l’espèce connaît depuis une quinzaine d’années une expansion fulgurante, notamment sur la façade atlantique. Plusieurs facteurs explicatifs sont cités, comme le statut règlementé au titre d’espèce protégée, le raccourcissement des parcours migratoires, et la disponibilité alimentaire. De ce fait, cette trajectoire diachronique relative à la connaissance de l’évolution des effectifs, met en lumière la fluctuation des multiples statuts auxquels est associée cet oiseau, oscillant entre biodiversité menacée et biodiversité ordinaire. C’est selon ce cadrage « conceptuel » que les acteurs ont décidé de porter un intérêt pour cet oiseau, qui exprime un fort indice patrimonial et emblématique et, qui intègre des paysages du quotidien, puisqu’implanté sur des structures anthropiques (pylônes électriques, toits, cheminées, ogives, et autres), mais desquelles découlent des problèmes de localisation des nids, surtout lorsqu’ils sont en grand nombre (salubrité, sécurité et nuisance sonore).