2019
Cairn
Peter Jackson, « La conception transatlantique de sécurité du gouvernement Clemenceau à la Conférence de Paix de Paris, 1919 », Histoire, économie & société, ID : 10670/1.4vilup
La politique de la France à la Conférence de Paix de Paris a longtemps été critiquée comme ayant été une tentative infructueuse d’anéantir la puissance allemande et de garantir une position dominante pour la France dans l’ordre politique européen après 1918. Le Premier Ministre Clemenceau est cependant présenté de manière générale comme un partisan convaincu de la politique traditionnelle d’équilibre des puissances. Cette interprétation, qui a structuré l’historiographie dès le lendemain de la guerre, a occulté un aspect idéologique important de la politique de la France à la conférence de paix. Au cœur du programme gouvernemental de Clemenceau se trouvait une vision transatlantique du futur ordre international qui reposait sur un engagement partagé pour la démocratie et de l’auto-détermination entre la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Son but était d’intégrer l’Allemagne à un nouvel ordre de sécurité qui serait étayé par la supériorité économique et les ressources militaires des pouvoirs de l’Alliance victorieuse. Cette politique anticipa les évolutions géopolitiques durant et après la Deuxième Guerre mondiale.