La conception transatlantique de sécurité du gouvernement Clemenceau à la Conférence de Paix de Paris, 1919

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La politique de la France à la Conférence de Paix de Paris a longtemps été critiquée comme ayant été une tentative infructueuse d’anéantir la puissance allemande et de garantir une position dominante pour la France dans l’ordre politique européen après 1918. Le Premier Ministre Clemenceau est cependant présenté de manière générale comme un partisan convaincu de la politique traditionnelle d’équilibre des puissances. Cette interprétation, qui a structuré l’historiographie dès le lendemain de la guerre, a occulté un aspect idéologique important de la politique de la France à la conférence de paix. Au cœur du programme gouvernemental de Clemenceau se trouvait une vision transatlantique du futur ordre international qui reposait sur un engagement partagé pour la démocratie et de l’auto-détermination entre la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Son but était d’intégrer l’Allemagne à un nouvel ordre de sécurité qui serait étayé par la supériorité économique et les ressources militaires des pouvoirs de l’Alliance victorieuse. Cette politique anticipa les évolutions géopolitiques durant et après la Deuxième Guerre mondiale.

France’s policy at the Paris Peace Conference has long been criticised as a failed bid to destroy German power and to secure a dominant position in the post-1918 European political order. Premier Georges Clemenceau, meanwhile, is usually represented as a committed practitioner of traditional power politics. This interpretation, which has structured the historiography since the immediate aftermath of the war, has obscured an important ideological dimension to French policy at the peace conference. At the heart of the Clemenceau government’s programme was a trans-Atlantic conception of future international order that rested on a shared commitment to democracy and self-determination between France, Great Britain and the United States. The aim was to enmesh Germany in a new security order that would be underpinned by the superior economic and military resources of the victorious Allied powers. This policy anticipated geo-political developments during and after the Second World War.

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