2022
Cairn
Margreet Dieleman, « Le parrainage aux baptêmes dans les Églises réformées de l’Ouest de la France (1560-1685) : Vocabulaire, modèles et parenté », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.4w5g9w
Au xvie siècle, les Églises réformées de France décident le maintien du parrainage au baptême des petits enfants, pourtant absent des Écritures qui ont guidé la réforme de l’Église. Cette attitude ambiguë est le point de départ de notre étude du parrainage réformé dans le grand Ouest du royaume : présente-t-il des spécificités pour se distancier malgré tout du parrainage catholique ? Depuis 1560 et jusqu’en 1667, le vocabulaire des actes de la plupart des Églises suit le formulaire réformé du baptême, en notant les personnes qui « présentent » l’enfant. C’est alors que le code Louis provoque une généralisation des termes de « parrain » et « marraine », peu employés auparavant. Le modèle de parrainage, dans un premier temps, est majoritairement celui du mono-parrainage masculin, remplacé dès avant la fin du xvie siècle par le modèle dit « du couple ». Des Églises normandes connaissent longtemps un parrainage genré, avant de basculer vers le modèle du couple sous l’influence de ce même code Louis. Présente vers 1685 en Saintonge, la variante où le père acte comme parrain de son propre enfant, se distingue de ce qui est connu et autorisé dans l’Église catholique. La part augmentant de la parenté dans le parrainage confirme l’évolution constatée ailleurs.