Barthes et l’utopie d’une « société d’amateurs » : l’impossibilité de faire œuvre

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1 mars 2022

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Contre l’agitation et la dimension gestionnaire de la vie quotidienne, Barthes cultive tout au long de son œuvre une forme de dilection pour l'effacement et l’oisiveté. Il réfléchit à des formes de vies alternatives, en marge de la communauté politique instituée. Cet imaginaire semble se cristalliser dans la figure de l’amateur, valorisant le dilettantisme et l’improductivité. Nous commencerons par montrer la façon dont Barthes théorise la figure de l’amateur en tant qu’individu solitaire, qui ne produirait que clandestinement et pour sa jouissance propre, en mobilisant la notion bataillienne de dépense. Nous verrons ensuite comment Barthes en vient dans les années 1970 à multiplier les références à une « société d’amateurs », politisant par-là une figure jusqu’alors solitaire et en retrait. Bâtir une « société d’amateurs », en ce sens, pourrait constituer un levier d’émancipation politique pour toute une civilisation qui se libérerait de l’impératif de productivité et de rendement. Enfin, nous tracerons un parallèle entre la « société d’amateurs » et la micro-communauté idiorrythmique théorisée par Barthes dans son premier cours au Collège de France. Nous nous demanderons alors si la « société d’amateurs » pourrait être fondée pratiquement, ou si elle est condamnée à n’être qu’un fantasme. En dernière instance, nous montrerons que la « société d’amateurs » ne pourrait exister autrement que comme utopie ou comme imagination de l’impossible.

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