Homme de goût ou goût de prince ? Jacques Ier de Monaco (1689-1751), amateur de peinture

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2017

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Thomas Fouilleron, « Homme de goût ou goût de prince ? Jacques Ier de Monaco (1689-1751), amateur de peinture », Revue historique, ID : 10670/1.4x3co3


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Les collections artistiques du palais de Monaco font l’admiration de tous les voyageurs qui, aux xvii e et xviii e siècles, partent à la découverte de cette souveraineté entrée, en 1641, dans la mouvance du roi de France. Les princes, ou leurs représentants, s’efforcent de fournir à chaque visiteur, par l’abondance de tableaux, de sculptures, de pièces d’orfèvrerie, exposés dans le palais, des preuves de gloire, d’ancienneté et de puissance de la dynastie, de justifier, in domo sua, le rang de princes étrangers, auquel les Grimaldi prétendent à la cour de France. Cette volonté d’ostentation, étendue à une résidence parisienne qu’il faut embellir, motive le transfert d’une partie des collections, de Monaco vers Paris, entre 1732 et 1740. Car Monaco n’est plus alors dans Monaco, il est là où le prince et les siens sont : à Paris, dans l’hôtel de la rue de Varenne ; en Normandie, dans le château de Torigni. Né Français, dans la famille de Matignon, Jacques Ier abandonne le gouvernement de la principauté après un court règne personnel (1731-1733) qui suit la mort de son épouse, la princesse Louise-Hippolyte. Il enrichit les anciens trésors picturaux des Grimaldi, dominés par les peintres d’au-delà les Alpes, d’originaux ou de copies du Bassan, de Titien, du Guide, mais aussi de Breughel de Velours, de Véronèse, de Rubens, de Rembrandt, de Van Dyck, de Paul Bril, de David Téniers, du Bamboche, de Poussin, de Bourdon, de Mignard... La collection vit au rythme irrégulier des achats, des encadrements, des restaurations, des commandes à des peintres parisiens ou monégasques, des déménagements, intra et inter-résidences. La reproduction sous forme de gravures permet de publier les pièces les plus remarquables du cabinet et d’affirmer ainsi un rang familial. Amateur de valeurs sûres des siècles passés, Jacques Ier de Monaco, redevenu duc de Valentinois, apprécie aussi les artistes de son temps, Watteau, Nattier ou Boucher. Un goût particulier pour l’école flamande transparaît. Chez lui, la collectiomanie, multiforme – des monnaies et médailles aux marbres et aux bronzes, antiques ou modernes, en passant par les livres, les porcelaines, les tapisseries –, n’est donc pas seulement affaire de mode, réflexe de classe ou d’ordre, volonté d’illustrer une fama dynastique, mais véritable plaisir, partie intégrante d’une identité personnelle.

Man of taste or prince’s taste? Jacques I of Monaco (1689-1751) paintings collector The Palace of Monaco’s art collections were admired by every traveler, who, in the 17h and 18th centuries, explored the sovereignty, which entered under the influence of the French king in 1641. Princes, or their representatives, insisted on proofs of glory, ancientness and power of the dynasty, by showing the abundance of paintings, sculpturings and goldsmithery, exposed in the palace. Indeed, they intended to justify their wish to be part of the French court, as foreign princes. This tendency to ostentation and the embellishment of the Parisian residence, were a good opportunity to move part of the collections from Monaco to Paris, between 1732 and 1740. Indeed, Monaco extended into France in a sense, as its princes stayed in Paris, in the hotel of Varenne street; in Normandy, in the Torigni castle. Born in France, in the Matignon family, Jacques I left the principality’s government after a short reign (1731-1733), following his wife’s death, Princess Louise-Hippolyte. He enriched the Grimaldis’ old pictorial funds, composed of works of painters from beyond the Alps, originals and copies of Bassan, Titien, Guide, but also Breughel de Velours, Véronèse, Rubens, Rembrandt, Van Dyck, Paul Bril, David Téniers, Bamboche, Poussin, Bourbon, Mignard... The collection evolved according to irregular purchases and restorations, Parisian and Monegasque painters’ orders and intra and inter-residence movings. The reproductions of engravings permitted the publication of the most remarkable objects and the assertion of a family rank. Attached to the solid values from the previous centuries, Jacques I of Monaco, who became duke of Valentinois again, also appreciated painters of his time such as Watteau, Nattier or Boucher. He was even attracted by the Flemish school. His various types of collections (coins and medals, marble and bronze objects, antique or modern, books, chinawares, tapestries), were not only a fashion matter, a concern of rank and order, or a will to illustrate the dynasty’s reputation, but a real pleasure and an integral part of his personal identity.

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