« L'étude de la langue et la littérature au début du XIXe siècle : les grammaires de compilation et d’usage ».

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5 juin 2015

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Bérengère Bouard, « « L'étude de la langue et la littérature au début du XIXe siècle : les grammaires de compilation et d’usage ». », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.4xxjq2


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Gilles Philippe explique dans son ouvrage intitulé « Sujet, verbe, complément. Le moment grammatical de la littérature française, 1890-1940 » qu’à partir des années 1880 « le renouvellement de la réflexion sur la littérature passe par la grammaire » et que dès lors « la description grammaticale fonde l’analyse littéraire scolaire, les écrivains se piquent de syntaxe, les critiques font des remarques sur la langue » (p. 10-11). Nous nous proposons ici d’inverser la perspective et de nous intéresser au moment littéraire de la grammaire française (1811-1857). Pourquoi cet intérêt de la littérature pour la grammaire naît-il à ce moment, à la fin du XIXe siècle? On peut faire l’hypothèse que le « souci grammatical » des écrivains et de la critique littéraire à la fin du XIXe siècle est en fait le résultat, l’aboutissement, de l’intérêt que la grammaire française a porté à la littérature au début du siècle. On voit paraître à partir de 1811 et jusqu’aux années 1850 environ, des grammaires d’un genre nouveau, qui n’ont ni vocation à enseigner ni vocation à spéculer mais qui ont quelques caractéristiques notables : elles compilent tout ce qui a été écrit auparavant, c’est pour cela qu’elles s'intitulent « grammaires des grammaires », leurs exemples sont majoritairement littéraires, enfin, elles servent d’ouvrages de consultation au titre d’anthologie historique de la langue et de la littérature françaises. Ces ouvrages que l'on appelle « grammaires de compilation et d’usage » présentent deux intérêts :- tout d’abord, ils véhiculent un « imaginaire » de la langue , celui des grammairiens du début du XIXe siècle, associé à une certaine représentation de celle-ci, ce qui est visible au travers des discours des auteurs mais aussi des exemples ,- ensuite, ils représentent une somme métagrammaticale sur toutes les grammaires du français qui ont précédé, offrant ainsi un regard rétrospectif et réflexif précieux.On peut ainsi postuler que les écrivains français sont en mesure de s’emparer de la grammaire et de se réclamer d’ « un esprit de syntaxe », à partir de la fin du XIXe parce que des outils spécifiques, des grammaires d’un genre nouveau, pensées pour la littérature et ses écrivains, sont disponibles depuis les années 1810.

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