2008
Sylvie Schweitzer et al., « L'Inspection du travail au féminin », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.4z5aok
La loi de 1892 qui scelle la professionnalisation de l'Inspection du travail — avec un concours de recrutement national, la rémunération des inspecteurs et inspectrices par le Ministère — n'organise pas exactement le même métier pour les Inspecteurs que pour les Inspectrices. Si la rémunération est convenue identique (ce qui n'est pas le cas dans l'enseignement), par contre les lieux d'exercice diffèrent. Par ailleurs, les femmes sont, par le texte de la loi de 1892, exclues de la promotion, puisque seuls les Inspecteurs peuvent accéder au grade d'Inspecteur divisionnaire, c'est-à-dire celui de la responsabilité et du commandement sur les autres. À partir de 1946, avec la mise en place du Statut de la fonction publique et surtout de 1974, avec la mixité des concours de recrutements des fonctionnaires, des mutations égalitaires s'organisent. Ces Inspectrices du Travail sont des fonctionnaires dont les mutations du statut sont une illustration de l'évolution du marché du travail de la partition vers la mixité. Dans un premier temps sont dissociées les tâches masculines et féminines : les femmes n'ont accès qu'à une partie du métier, au motif de leur « nature ». Dans un deuxième temps, les résistances s'estompent et elles ont accès au plein exercice, même si l'accès au sommet des hiérarchies reste différé, puisqu'elles se heurtent à un invisible « plafond de verre ».