2012
Cairn
Marie-Odile Godard et al., « Enfants du viol : questions, silence et transmission », Le Télémaque, ID : 10670/1.5043dw
Bientôt dix-huit ans que le génocide des Tutsi a bouleversé le Rwanda. Il a été perpétré en cent jours et a fait plus d’un million de morts. Les survivants tentent de reconstruire un pays, une culture, une vie qui est entachée par le génocide. Si la société rwandaise post-génocidaire s’est attachée à interdire la mention de l’ethnie, à rendre la scolarité obligatoire, à juger les génocidaires par l’instauration des Gacaca, à créer le Fond d’aide aux rescapés du génocide (FARG), certains enfants portent en eux la marque du génocide. Nous voulons parler ici des enfants nés du viol de leurs jeunes (ou moins jeunes) mères. Ils ont entre 16 et 17 ans, et c’est parce que leur parole devient de plus en plus claire que nous les entendons. Que savent-ils de leur histoire ? Qui la leur a racontée ? Que peuvent-ils faire du poids de leurs ascendants ? Nous étudierons le cheminement de ces enfants et de ces mères à partir de l’élaboration menée dans deux groupes thérapeutiques, l’un de ces femmes violées et l’autre de ces enfants issus du viol.