Les bateliers aux bords de la lagune : espaces, métiers et statuts à Venise (XVe-XVIIIe siècles) Boatmen on the Banks of the Lagoon : Spaces, Professions and Statutes in Venice (XV-XVIII Centuries) Fr En

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5 juillet 2021

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Robin Quillien, « Les bateliers aux bords de la lagune : espaces, métiers et statuts à Venise (XVe-XVIIIe siècles) », Theses.fr, ID : 10670/1.50eea6...


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À l’aube de l’époque moderne, Venise dans sa lagune renvoie l’image d’une cité triomphante. Tournée vers les échanges maritimes mais en connexion constante avec la terre ferme. La cité vivant à fleur d’eau est un territoire original marqué par une forte dépendance entre les activités urbaines et la maîtrise de son milieu. Une équation rendue possible par la présence des barcaruoli, ces bateliers professionnels qui, dans leur diversité, permettent la continuité géographique entre Venise et ses territoires. Ce travail a permis de retracer le fonctionnement d’un monde professionnel pluriel qui s’ordonne et se divise en plusieurs corps distincts, reconnus et identifiés comme tels par les autorités publiques. Le partage de l’activité sur l’eau dessine une architecture juridique complexe dont cette recherche permet de restituer la logique. Ce travail a mis en lumière la nature territoriale des différents collectifs de bateliers qui disposent du droit de travailler sur l’eau. Il n’est pas question ici de réfuter l’importance de la « territorialité » dans la formation et la constitution des autres organisations professionnelles, mais d’expliquer la valeur intrinsèque de ce lien qui unit un corps de métier à son territoire. Il s’agit de comprendre comment des usagers de l’eau se réunissent, entrent en rapport avec l’espace, s’approprient une portion de rivage et exercent collectivement un pouvoir sur les lieux. À l’intérieur de ces corps, les bateliers n’ont pas seulement obtenu le droit de travailler sur une portion de canal ou un cours d’eau, mais également la faculté de se régler, de construire la norme et de veiller à son application. Ces derniers, sur les « bords de la lagune », ont agi comme les tenanciers des rivages, administrant, partageant et transmettant un territoire où ils ont également choisi d’habiter. L’observation répétée de phénomènes de cristallisation des bateliers à proximité des quais de la cité, nous a conduit à interroger l’existence de communautés riveraines dont la présence s’explique par la nécessité de faire valoir des droits sur ces espaces.

At the beginning of the modern era, Venice in its lagoon, reflects the image of a triumphant city, oriented towards interaction with the sea but in constant connection with the mainland. The city that lives just above the water is a unique area marked by a strong dependence between urban pursuits and the control of its environment. An equation made possible by the presence of “barcaruoli”, the professional boatmen who, in their diversity, allow for the geographical continuity between Venice and its surrounding areas. This work has allowed us to trace the functioning of a diverse professional world that's organized and divided into several distinct bodies which are recognized and identified as such by the public authorities. The sharing of business on the water is a complex legal architecture, the logic of which this research makes reconstruction possible. This work has highlighted the territorial nature of the various boatmen’s collectives that are authorized to work on the water. This is not to deny the importance of 'territoriality' in the formation and constitution of other professional organizations, but to explain the intrinsic value of this link between a trade and its territories. The goal is to understand how users of the water come together and enter into a spacial relationship in order to acquire a stretch of shoreline and collectively exercise power over that area. Within these bodies, the boatmen were not only given the right to work a stretch of canal or river, but also the ability to regulate themselves, set standards and guarantee their application. On the "banks of the lagoon", they served as managers of the shores, administering, sharing and allocating territories where they also chose to live. The repeated observation of the phenomena of the establishment of boatmen near the quays of the city led us to question the existence of riverside communities whose presence is explained by the need to assert rights over these spaces.

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