2022
Cairn
René Backmann, « L’armée israélienne en danger de « théocratisation » ? », Confluences Méditerranée, ID : 10670/1.50s6tu
L’armée israélienne, officiellement nommée Forces de défense d’Israël, est à la fois le bouclier de l’État juif contre un environnement régional hostile et aussi le creuset de la nation et l’épine dorsale de la société. Forte de près de 160000 hommes et 425000 réservistes, mais aussi 2600 chars d’assaut, 400 avions de combat, 200 hélicoptères et la possession, jamais officiellement admise, de l’arme nucléaire, c’est aujourd’hui la plus puissante armée de la région et, sur le plan technologique, l’une des plus avancées de la planète. Elle bénéficie également, depuis des décennies de l’aide des États-Unis en matière de recherche et développement. Dans les domaines du renseignement en temps réel, des télécommunications cryptées, des lasers et de la cyberguerre, elle a très peu d’équivalent. Grâce à la réputation de ses forces spéciales, elle est aussi devenue exportatrice de savoir-faire, en particulier dans le Tiers-monde. Fondée sur le principe de la conscription des jeunes des deux sexes, elle joue un rôle considérable dans la société notamment sur la scène économique et politique. Quatre des quinze premiers ministres qui se sont succédé depuis la fondation de l’État, sont d’anciens généraux. Mais cet ancrage au sein de la société a conduit l’armée à partager les travers et les dérives de cette dernière. Notamment son glissement à droite, et une violence croissante et impunie à l’encontre des Palestiniens en raison de l’influence croissante en son sein des colons ultranationalistes et des extrémistes religieux