Drawing borders to guarantee the sexual order of the world Tracer des frontières pour garantir l’ordre sexuel du monde En Fr

Résumé En Fr

From these different examples - the mediatisation of the Cologne case, the criticism of a purely cartographic reading to justify borders between civilisations and the political effects of a spatial device - it is different dimensions of the border that could be explored. Beyond the polysemic dimension of the term and the extension of its use beyond state limits, it seems to me important not to neglect the spatial dimensions of the border considered from the point of view of a spatial device that implies both a material dimension, the incorporation of social norms and forms of subjectivation. As Henri Lefebvre (2000) reminds us, space is intrinsically political, at all scales. Gender and sexuality therefore make it possible to think about the border at the most basic level of the body of individuals, right down to their intimacy. Starting from the premise that the personal is political, sexuality produces effects on the notion of the border. Conversely, the border allows us to think about sexual norms and their effects on individuals. The implementation of devices to ensure the sexual order of the world at different scales is based on a hierarchical and differentiated conception of the other and otherness (Butler, 2005). The question of borders must challenge us in its actuality not only through the migrant crisis that materializes its crossing but especially through the rhetoric it arouses and the implementation of policies it authorizes. On this condition, the struggle for space to which it gives rise can be made visible and denounced for what it is: an artefact. But an artefact that impacts lives and makes them more or less liveable.

À partir de ces différents exemples – la médiatisation du cas de Cologne, la critique d’une lecture purement cartographique pour justifier des frontières entre civilisations et les effets politiques d’un dispositif spatial – c’est différentes dimensions de la frontière qui ont pu être explorées. Au delà de la dimension polysémique du terme et de l’élargissement de son usage au delà des seules limites étatiques, il me semble important de ne pas négliger les dimensions spatiales de la frontière envisagée sous l’angle d’un dispositif spatial qui implique à la fois une dimension matérielle, l’incorporation de normes sociales et des formes de subjectivation. Comme le rappelle notamment Henri Lefebvre (2000), l’espace est intrinsèquement politique, à toutes les échelles. Le genre et la sexualité permettent donc de penser la frontière à l’échelle la plus élémentaire du corps des individus jusque dans leur intimité. Partant du postulat que le personnel est politique, la sexualité produit des effets sur la notion de frontière. Inversement la frontière nous permet de penser les normes sexuelles et leurs effets sur les individus. La mise en œuvre des dispositifs pour garantir l’ordre sexuel du monde à différentes échelles repose sur une conception hiérarchisée et différenciée de l’autre et de l’altérité (Butler, 2005). La question des frontières doit nous interpeller dans son actualité non seulement à travers la crise des migrants qui en matérialise la traversée mais surtout à travers la rhétorique qu’elle suscite et la mise en place de politiques qu’elle autorise. À cette condition, la lutte des places à laquelle elle donne lieu pourra être rendue visible et dénoncée pour ce qu’elle est : un artefact. Mais un artefact qui impacte des vies et les rend plus ou moins vivables.

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