Penser l’indifférence à l’événement

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2015

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Anne Vincent-Buffault, « Penser l’indifférence à l’événement », Nouvelle revue de psychosociologie, ID : 10670/1.516xil


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L’indifférence à l’événement renvoie à l’impossibilité de le penser, d’en mesurer les conséquences. Ce qui peut apparaître comme de l’indifférence est souvent l’effet de la sidération, de la stupeur qui marque des acteurs en rupture d’intelligibilité et rendus muets pendant un temps. Dans notre régime actuel d’historicité nous sommes bombardés d’événements qui n’en sont pas. L’exemple de l’histoire des sensibilités, qui s’est construite à distance de l’histoire événementielle en privilégiant les mouvements lents, a réinvesti l’événement autour de la notion d’irrégularité. Loin de la vision unifiée d’une culture, l’événement de parole permet de saisir des écarts et d’en montrer les enjeux au présent. Les historiens, pour parvenir à rendre dans toute leur actualité les événements du passé, doivent en restituer toute la fulgurance.

What may sound like indifference is often the effect of astonishment, that strikes people who no longer understand their environment. Today, we are flooded with information, which are not properly event. The example of the history of sensibilities, which is built away from the history of events focusing on slow movements, reinvests the event around the notion of irregularity. Far from the vision of a unified culture, speaking event captures the differences and to show the issues in the present. Historians, if they want to tell precisely past events, have to emphasize their intricacy and their intensity.

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