2022
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Philippe Mauguin et al., « Innovations dans le domaine des Ressources Agronomiques pour la Recherche », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.51ba72...
Le concept de centres de ressources biologiques (CRB) a été proposé par l’OCDE en 2001, dans le but d’organiser l’accès aux ressources biologiques pour les recherches en biotechnologies. Ce concept a été repris en France par le Bureau des Ressources Génétiques qui a lancé un appel d’offres afin de faciliter l’organisation de la conservation des ressources génétiques par la mise en place de CRB. Cet appel d’offres a permis de consolider des initiatives préexistantes ou d’en soutenir de nouvelles. Dans la foulée, le GIS (Groupement d’intérêt scientifique) IBiSA (Infrastructures en Biologie, Santé et Agronomie) a commencé à attribuer le label de CRB à des entités responsables de la gestion de ressources génétiques. À ce stade, il est utile de préciser qu’une ressource biologique est constituée d’un matériel biologique et des données associées. Cette définition s’applique aux ressources à potentiel reproductif (banque de graines, de semence, plantules.) comme aux ressources génomiques destinées à la recherche (banques d’ADN, de tissus, de clones bactériens). Les quatre missions canoniques d’un CRB sont la collecte, la caractérisation, la conservation et la distribution des ressources biologiques. Ces missions ne sont pas toutes effectuées avec la même intensité selon les CRB : tous conservent des ressources, ils peuvent les recevoir ou les avoir collectées, ils les caractérisent à des degrés variables, et en distribuent une proportion variable.Les CRB sont regroupés en cinq piliers, définis soit par la nature biologique des ressources conservées, soit par la finalité des recherches auxquelles contribuent les ressources. Les piliers coordonnent les activités des CRB dans leur domaine. Le nombre de CRB par pilier varie de 4 à 16, à l’exception du pilier Forêt qui rassemble trois sites en un seul CRB. Les CRB qui ne seraient pas encore conformes à la charte constituent un 2e cercle et sont invités aux activités des piliers et de RARe, afin de les aider à s’organiser pour adhérer à la charte. Les piliers ont chacun une gouvernance, souvent multitutelles, pour définir et superviser les actions communes à leurs CRB et développer un point unique d’accès au catalogue de leurs collections. Le partenariat économique est généralement spécifique à chaque pilier : cultures végétales, foresterie, élevage, procédés agro-alimentaires, biocontrôle, surveillance de l’environnement.RARe développe des activités transversales pour stimuler les synergies entre ses piliers. Outre la coordination commune, avec un comité de pilotage et les représentants des tutelles ainsi que le conseil scientifique international multi-domaines, l’infrastructure a mis place des groupes transversaux : (SI) pour l’analyse des systèmes d’information et la mise en œuvre de la politique FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable) des données, APA (accès et partage des avantages) pour l’appui juridique et la mise en œuvre de la réglementation du protocole de Nagoya, ECO pour l’élaboration du modèle économique de l’infrastructure, SMQ (Système de management de la qualité) pour le management de la qualité à tous les niveaux, et COM pour proposer et mettre en œuvre le plan de communication de RARe.RARe se définit donc par des objectifs communs et un métier commun, celui de gestionnaire de ressources biologiques, pratiqué dans des contextes très divers. Ce numéro spécial a pour but de faire connaitre les innovations et les différentes facettes de ce métier, à l’aide d’exemples choisis parmi les cinq piliers, pour illustrer les missions d’un CRB : collecte, caractérisation, conservation, distribution des ressources biologiques et leurs fonctions supports.