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Christophe Dansac et al., « S’engager pour bien vieillir ou bien vieillir pour s’engager ? Exploration des enjeux dans trois contextes d’engagement des personnes âgées », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.521ind
L'engagement, la participation, la citoyenneté peuvent contribuer aux différentes composantes du « vieillissement réussi » (Rowe et Khan, 1997), qui englobe à la fois évitement de la maladie ou des incapacités, maintien d'un haut niveau d'activité physique et cognitive, et engagement durable dans des activités sociales et productives. De nombreux travaux démontrent en effet que la poursuite des pratiques sociales à la retraite est garante de bien-être pour les aînés. En parallèle, bénévolat et participation sont fortement recherchés et stimulés dans les sphères associatives, institutionnelles, et « politiques », pour différentes raisons (obligation réglementaire, légitimation démocratique, besoin de ressources humaines…). Cette communication pose la question du caractère inclusif des différentes formes de participation en partant de l'hypothèse que la synergie entre les besoins individuels des personnes âgées, et les besoins systémiques (de nature sociétale et économique) n'est pas aussi inclusive que le voudraient les discours et les représentations les plus courantes dans le monde associatif et la sphère politique. Afin d'examiner cette hypothèse, nous analyserons les engagements des personnes âgées dans trois exemples d'espaces de participation – de niveaux d'obligations légales bien différents – le conseil de vie sociale d'un EHPAD, deux conseils de séniors (dans des villes moyennes), et des associations oeuvrant auprès des résidents d'un EHPAD. Nous verrons que les personnes concernées par ces engagements ont des parcours, des origines socioéconomiques et socioculturelles et des habitudes de participation particulières inscrivant leurs engagements dans des « carrières » au sens de Simonet (2010). Mais la caractérisation de ces personnes engagées rappelle aussi le paradoxe de la nécessité d'être déjà dans le bien vieillir pour être bénévole ou participer. Nous examinerons donc comment l'injonction au « vieillissement actif » pourrait dans le contexte social actuel être génératrice d'exclusions supplémentaires.