Joaquin Sorolla: We will make an Athens out of Valencia Joaquin Sorolla: Nous ferons de Valence une Athènes En Fr

Résumé En Fr

This book is an unpublished monograph on the Spanish painter Joaquín Sorolla y Bastida 1863-1923, aimed at French academics and students.

Ce livre est une monographie inédite du peintre espagnol Joaquín Sorolla y Bastida 1863-1923 destinée aux universitaires et aux étudiants français. Le premier chapitre parle de l’enfant, de l’adolescent et du jeune adulte. Nous appellerions cela aujourd’hui la grande période scolaire qui englobe les études avec le départ de la maison comme césure. Les débuts sont fondamentaux car l’identité de l’artiste s’y forge. Lui-même le comprendra tardivement, quand il sera sur le point d’atteindre la trentaine. Le deuxième commence avec le pire échec de sa vie d’artiste, celui de son tableau Enterrement du Christ dont il dira plus tard qu’il aurait pu être l’enterrement de Sorolla. Il rêvait de triompher et de vendre son envoi à l’État afin d’empocher un bon pécule mais il n’en fut rien. Ce revers de fortune l’obligea à trouver en lui-même les ressources pour aller de l’avant et offrir à sa jeune épouse une situation matérielle digne. Le troisième est tout autre, puisqu’en 1895 Sorolla domine le concours des concours, c’est-à-dire le Salon parisien. C’est un exploit extraordinaire, à plus forte raison s’agissant d’un peintre étranger. Cet événement, que le public ne connaît généralement pas ou peu, est le fait majeur de sa carrière. C’est aussi le début d’une notoriété qui ne fléchira jamais. Le quatrième correspond à la fin d’une époque bien spécifique, celle du salonnier. Sorolla a remporté les prix les plus prestigieux et sort donc des compétitions. Cela l’oblige à repenser son activité, ce qui ne se fait pas sans difficultés. Il a en tête l’idée d’une exposition individuelle, principe qui n’existe pas en Espagne mais qui fonctionne déjà à Paris, Georges Petit et Paul Durand-Ruel se disputant les meilleurs artistes. Le cinquième chapitre démarre en 1904 et voit éclore une branche décisive de son oeuvre, cette peinture de plage philhellénistique appelée à connaître un succès si colossal qu’elle demeure, aujourd’hui, indissociable de son nom. Le sixième nous emmène vers la rencontre avec l’Américain Archer M. Huntington à Londres. Grâce à lui, notre peintre réalise une tournée triomphale à New York, apogée de sa vie d’artiste. Devenu millionaire - en pesetas - il rentre en Espagne tel un héros. Le septième correspond à une ère bien singulière, Huntington lui ayant confié une commande monumentale vouée à décorer la bibliothèque de l’institution qu’il a fondée, l’Hispanic Society of America. L’idée de peindre une frise de soixante-dix mètres de long ne le séduit pas et pourtant il accepte de signer un contrat l’engageant sur plusieurs années. Florencio de Santa-Ana a qualifié cette étape d’ « apagón » mot désignant habituellement une coupure d’électricité qui métaphoriquement signifie l’extinction générale. Le dernier chapitre évoque les ultimes années d’un peintre exsangue alors qu’il est dans la force de l’âge - la cinquantaine - et aurait dû être en pleine possession de ses moyens physiques et intellectuels. Malade, sans que sa maladie ne soit jamais nommée, Sorolla ressemble prématurément à un vieillard. Archer M. Huntington, lui-même, craint de figurer dans les livres d’histoire comme son fossoyeur. Sorolla est victime d’un accident vasculaire cérébral à l’âge de cinquante-sept ans c’est-à-dire un an après avoir terminé sa dernière commande. Son état se dégrade ensuite durant trois interminables années, le docteur Madinaveitia confiant plus tard l’avoir vu « mourir par morceaux. »